Le Journal de Quebec

DU CAUCHEMAR À LA RÉDEMPTION

Libéré du joug de Craig Berube, Vincent Lecavalier entend bien se racheter cette saison

- Pierre Durocher l Pdurocherj­dm pierre.durocher@quebecorme­dia.com

PHILADELPH­IE | La dernière saison a été un long chemin de croix pour Vincent Lecavalier. Son bourreau, Craig Berube, l’avait pris en grippe.

L’entraîneur-chef des Flyers l’a confiné à un rôle d’ailier au sein d’un quatrième trio et il l’a laissé de côté à 17 reprises, un traitement humiliant pour un joueur de sa trempe.

Lecavalier n’a donc pas pleuré lorsqu’il a appris le congédieme­nt de Berube, le 17 avril dernier.

Le vétéran de 16 saisons dans la LNH n’a pas ouvert une bouteille de Dom Pérignon pour célébrer l’événement, mais on devine que l’idée a dû lui traverser l’esprit!

SA PLUS LONGUE LÉTHARGIE

«La dernière saison a été un cauchemar, a reconnu Lecavalier dans une entrevue accordée au Journal de Montréal plus tôt cette semaine, au camp d’entraîneme­nt des Flyers. J’ai vécu la pire léthargie de ma carrière [une séquence de 27 matchs sans trouver le fond du filet] et mon temps de jeu s’est limité à 12 minutes par match. Ce fut difficile moralement.

«La confiance n’était plus là, a-t-il confié. Je n’avais jamais été laissé de côté par un entraîneur, auparavant. La pilule a été très dure à avaler.

«Même si l’entraîneur m’ignorait, j’ai tenté de rester positif, ne voulant pas nuire à l’esprit d’équipe», a ajouté l’athlète de 35 ans.

Le directeur général Ron Hextall a tenté d’échanger Lecavalier au cours de l’été, ce qui n’aurait pas déplu au principal intéressé.

Toutefois, son lourd contrat (il lui reste encore trois ans à un salaire de 4,5 millions) et sa production offensive de huit buts et de 12 passes en 57 matchs la saison dernière ne jouaient pas en sa faveur pour espérer changer de décor.

LA LUMIÈRE AU BOUT DU TUNNEL

Lecavalier est donc de retour pour une troisième saison avec les Flyers et il était tout souriant lorsqu’on l’a retrouvé au complexe d’entraîneme­nt à Voorhees.

L’arrivée de l’entraîneur-chef Dave Hakstol, tout frais sorti des rangs universita­ires américains, semble l’avoir revigoré.

Hakstol a indiqué à ses joueurs qu’il a fait une croix sur le passé. Tout le monde repart à zéro, ce qui fait bien l’affaire de Lecavalier.

Lors du premier match préparatoi­re, Hakstol l’a employé au centre d’une ligne d’attaque complétée par R.J. Umberger et le nouveau venu Sam Gagner.

Lecavalier commence à apercevoir un peu de la lumière au bout du tunnel.

Les médias locaux ont surnommé ce trio La ligne de la rédemption, car Umberger a déçu à son retour avec les Flyers la saison dernière, récoltant seulement neuf buts et six passes en 67 matchs, avant de subir une opération à la hanche et aux muscles abdominaux le 18 mars.

Gagner, de son côté, n’a jamais répondu aux attentes placées en lui à Edmonton et à Phoenix. On se souvient qu’il avait été sélectionn­é au sixième échelon au repêchage de 2007.

UN SYSTÈME QUI LUI CONVIENT MIEUX

«Je me sens tellement plus à l’aise lorsque je suis employé au centre, a souligné Lecavalier. C’est ma position naturelle. Je peux mieux exploiter ma vitesse. C’est le jour et la nuit.

«Dave Hakstol applique un système de jeu qui est davantage axé sur l’attaque et sur la vitesse en zone neutre. Ça me convient mieux. Avec lui, on cherche surtout à exercer un bon contrôle de la rondelle. Ça ressemble au système de jeu qu’on pratiquait à Tampa.»

Lecavalier compte bien rebâtir sa confiance le plus rapidement possible en début de saison.

«Je sais que je peux encore produire dans la LNH si on m’en donne la chance. Ce n’était pas le cas l’hiver dernier, a-t-il déclaré. C’est comme un nouveau départ pour moi.»

« J’AI VÉCU LA PIRE LÉTHARGIE DE MA CARRIÈRE [UNE SÉQUENCE DE 27 MATCHS SANS TROUVER LE FOND DU FILET] ET MON TEMPS DE JEU S’EST LIMITÉ À 12 MINUTES PAR MATCH. »

– Vincent Lecavalier

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