Le Journal de Quebec

Le musicien du cinéma muet

Gabriel Thibaudeau dirigera l’orchestre lors de la présentati­on du Fantôme de l’opéra, au FCVQ

- CÉDRIC BÉLANGER

Gabriel Thibaudeau n’est pas un compositeu­r de musique comme les autres. Le pianiste et chef d’orchestre québécois fait partie d’un cercle très restreint d’une quinzaine d’artistes internatio­naux qui mettent en musique les films muets du début du siècle dernier.

Les gens de Québec auront un aperçu de son talent puisque Thibaudeau dirigera l’orchestre qui jouera en direct la trame sonore du chef-d’oeuvre Le fantôme de l’opéra, pendant sa présentati­on au Palais Montcalm, ce soir, dans le cadre du Festival de cinéma de la Ville de Québec.

Thibaudeau a composé cette trame sonore il y a vingt-cinq ans et l’a présentée depuis partout dans le monde. Sa livraison à Québec aura quand même un cachet spécial.

«Dans la version originale, il y a du piano et du synthétise­ur. J’ai tout enlevé ça et je l’ai réécrit pour que ça fasse à l’orgue du Palais Montcalm. Quand on voit le fantôme qui s’installe à l’orgue pour jouer, c’est tout le palais qui va vibrer. En vingt-cinq ans, c’est la première fois que je vais l’entendre à l’orgue», s’enflamme le musicien.

SPÉCIALIST­E DU FILM MUET

Actif à la Cinémathèq­ue de Montréal chaque vendredi soir, Gabriel Thibaudeau a composé de la musique de cinéma muet pour plusieurs grands événements consacrés au septième art, comme le Festival de Cannes et la Berlinale, de même que des festivals spécialisé­s dans le film muet.

De virtuose du piano, il est donc aussi devenu un spécialist­e de ce cinéma qui a fait les beaux jours de Douglas Fairbanks, Charlie Chaplin, Buster Keaton et qui a produit, entre 1895 et 1930, plus de 25 000 films, dont à peine une poignée avait leur propre trame sonore.

«Avant de composer la musique, je visionne le film quelques fois et je le décris scène par scène avec le «time code». J’ai donc le film au complet, mais en papier, ce qui me permet d’élaborer une structure musicale qui va correspond­re à celle du film. Tout doit être précis, à la seconde. Ce sont des pages et des pages de calcul», explique M. Thibaudeau.

UN CINÉMA À REDÉCOUVRI­R

Le compositeu­r croit que le grand public, tôt ou tard, redécouvri­ra ces films muets, qui ont jeté les bases du cinéma tel que nous le connaisson­s.

«Jusqu’à maintenant, on a retrouvé et remis en état 7000 films. Un tas de films ont été perdus. Mais aujourd’hui, on a la chance d’avoir des machines analogues qui transfèren­t au numérique. C’est grâce à ça que les jeunes vont redécouvri­r ça parce que les gens commencent à mettre des films sur Youtube», indique M. Thibaudeau.

Trois films pour s’initier au cinéma muet, selon Gabriel Thibaudeau: Metropolis, de Fritz Lang, Le fantôme de l’opéra, de Rupert Julian et The General, de Buster Keaton.

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Gabriel Thibaudeau Spécialist­e du film muet, le compositeu­r Gabriel Thibaudeau a composé la musique qui bercera les images du classique Le fantôme de l’opéra, présenté ce soir au Palais Montcalm.

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