Le Journal de Quebec

Mulcair l’a eu facile

- MICHEL HÉBERT michel.hebert@quebecorme­dia.com

À la première occasion, Gilles Duceppe a attaqué Thomas Mulcair sur sa position favorable au port du voile islamique intégral. Mais ce fut trop bref.

«Pour gagner des votes à Toronto, il est prêt à renier l’égalité homme-femme», a lancé le chef bloquiste durant une séquence particuliè­rement cacophoniq­ue du débat d’hier soir.

Mais le chef du Nouveau Parti démocratiq­ue (NPD), mal à l’aise dans cette histoire, a préféré esquiver l’attaque du leader bloquiste. On le comprend: depuis plusieurs jours, le NPD est en chute libre partout, y compris au Québec, où le niqab est rejeté par 90 % de la population.

Le chef du NPD a accusé Stephen Harper d’avoir relancé ce débat, à son avis inutile. Le chef conservate­ur a répliqué qu’il favorisait le vote à visage découvert, mais ses propos se sont ensuite perdus dans une pétarade d’éclats de voix.

LONGUEURS ET MONOLOGUES

Ce débat d’hier soir ne passera pas à l’histoire. Trop de longueurs, de monologues inutiles et les cassettes en «franglais» finissaien­t par tomber sur les nerfs. Mulcair n’avait qu’une chose en tête: attaquer Harper le plus souvent possible, quitte à parler toujours plus fort. Il a ignoré Trudeau, ou tenté de le faire. Mais le jeune leader libéral ne voulait pas qu’on le déclasse. Et, à une pointe de Gilles Duceppe, il a répliqué, cinglant: «Vous ne pouvez pas faire une différence dans la vie des gens.»

La partie sur les règles entourant un éventuel référendum sur l’indépendan­ce du Québec a provoqué les échanges parmi les plus intéressan­ts. Mulcair et Trudeau se sont colletaill­és ferme sur la majorité nécessaire à un Oui. «Il ne parle pas de ça en anglais», a pesté Trudeau.

À son tour, Duceppe a reproché à Mulcair d’avoir participé à la besogne pas toujours glorieuse du camp du Non durant le référendum de 1995.

SURRÉALIST­E

Ce débat était quasiment surréalist­e, car le Québec n’est pas à l’aube d’un match revanche. Et, d’un calme reptilien, Stephen Harper a déclaré: «Les Québécois sont clairs, ils ne veulent pas d’un autre référendum.»

Handicapée par la langue de Molière, la chef du Parti vert a connu son meilleur moment en accusant Stephen Harper de «saboter les conférence­s sur les changement­s climatique­s».

Mais Harper a trouvé plus abrasives les attaques de Thomas Mulcair. Le chef du NPD l’a eu plutôt facile et n’aura souffert que durant les sept minutes consacrées au niqab.

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