Le Journal de Quebec

La lumineuse mascarade de Leloup

- Sandra Godin l SGODINJDQ

Jean Leloup était le dieu, le maître inclassabl­e, le roi indétrônab­le de son Paradis City, hier, au Capitole. Dans une forme splendide, le Roi Ponpon a ensorcelé une foule infatigabl­e, conquise et en partie déguisée, qui lui obéissait au doigt et à l’oeil, avec un concert théâtral et mémorable.

La Leloupmani­a a intensémen­t sévi, hier. Trois ans après son passage sur les Plaines, dans sa ville natale, le public en liesse s’était ennuyé du chanteur. Même qu’en fin de parcours, une fan s’est invitée sur scène pendant Paradis City. La sécurité a voulu l’écarter, mais Leloup lui a envoyé un «envoye, danse!» qui a fait le bonheur de la jeune femme.

Sous des marguerite­s géantes qui égayaient le ciel de Paradis City, Jean Leloup était souriant comme un gamin, respirait le bonheur à pleins poumons. Fidèle à lui-même, son interpréta­tion théâtrale a habité un spectacle où il s’est très peu adressé à son public. Mais avaitil vraiment besoin de parler?

Il a allumé un brasier qui ne s’est jamais éteint avec quelques mesures de la pièce Le roi se meurt sur le coup de 20 h 30. Sautillant, les bras dans les airs, le parterre a sans doute touché le ciel au son de Barcelone et d’isabelle. Même les rythmes plus lents de la chanson Le Dôme n’ont pas calmé les ardeurs.

SYMBIOSE ÉMOUVANTE

«À boire, à boire!» scandait-il pendant Edgar, avant de nous gratifier d’une toute nouvelle, Petit Papillon. D’ailleurs, qu’elles soient nouvelles ou qu’elles nous rappellent que l’artiste existait avant Paradis City, toutes les chansons ont été aussi fortes les unes que les autres.

Willie a été accueillie comme un vieux hit. Leloup a fait obéir la foule lorsqu’il voulait que les mains s’élèvent pour imiter les flammes de la cabane à Willie. Le feu a bien pris dans la cabane: la douce symbiose était quasi émouvante.

Jean Leloup nous a fait honneur de ses paillettes et de son grand chapeau noir en deuxième partie, où il a continué de balancer ses chansons les unes à la suite des autres, dans un rythme infernal.

S’ÉCLATER AVEC LES FOURMIS

La foule s’est éclatée avec Les fourmis, tout comme la section de cordes qui a offert une finale explosive. Puis, il a enchaîné Les flamants roses, Le roi se meurt, avant que ne vienne Paradis City.

Mains dans les airs, guitare en bandoulièr­e, Leloup a terminé le concert comme il l’a débuté: debout, comme un roi, sur une passerelle, s’élevant au-dessus de la mêlée. Ses deux généreux rappels incluaient La vie est laide, Sang d’encre et Je joue de la guitare.

Jean Leloup répète l’expérience ce soir, au Capitole. Il y sera également du 15 au 17 janvier.

Jean Leloup entamera également en décembre la tournée d’un 2e spectacle, où il offrira la formule solo de ce concert, intitulé Le fantôme de Paradis City. Il s’arrêtera au Grand Théâtre les 11 et 12 décembre.

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Il a allumé un brasier qui ne s’est jamais éteint avec quelques mesures de la pièce Le roi se meurt sur le coup de 20 h 30.
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