Le Journal de Quebec

La famille ne joue pas toujours le rôle qu’on souhaite

-

La lettre « Ma triste histoire de famille » parue dans votre rubrique a attiré mon attention car j’y ai reconnu ma famille qui en est une à l’opposé de la « famille tissée serrée ». L’auteure se disait blessée par ses trois soeurs qui se côtoyaient entre elles en la tenant à l’écart.

Pour alimenter la réflexion de cette personne, je lui conseille de réfléchir à ce qui suit : Dans une famille pour que ça fonctionne, chacun doit mener sa barque sans se soucier des autres! Si elle intègre ce principe dans sa vie, elle ne souffrira plus de l’indifféren­ce de ses soeurs envers elle. C’est le virage que j’ai moi-même décidé d’amorcer il y a 25 ans. Je n’aimais pas les propos de mes soeurs, ni le système de valeurs qu’elles pratiquaie­nt dans leur vie respective. Comme nous ne parlions plus le même langage elles et moi, une coupure s’est faite automatiqu­ement.

Inutile de vous dire Louise que depuis ce temps, je n’ai jamais une seule fois songé, encore moins eut envie, de partir en vacances avec elles. Comment entretenir une conversati­on sensée avec des gens dont on ne partage aucune des valeurs? Comment se sentir à l’aise quand tout ce que les autres pensent nous rebutent? Quand on ne parle plus le même langage, il faut accepter de se retirer, et surtout, n’en ressentir aucune peine. Personne n’a de temps à perdre dans des parties de bras de fer sur des idées qu’on ne partage pas?

Quand on voit les choses sous cet angle, on ne souffre plus que nos soeurs ne nous parlent plus. Ce n’est pas grave non plus qu’elles partent en vacances sans nous en avertir, car de toute façon, on s’en fiche. Pour ma part je suis soulagée de ne plus avoir à écouter mes soeurs parler de confitures, d’argent, du choix d’un motorisé et de voyage à bord de ce genre de maison roulante, parce que dans le fond, ça ne m’intéresse pas une miette.

Ce que j’ai fait pour me sortir de ma vieille habitude de toujours m’attendre à vivre une relation étroite avec mes soeurs? Et bien J’ai amorcé une démarche spirituell­e pour me recentrer sur l’essentiel. J’ai mis une croix sur l’alcool. J’ai modifié mon alimentati­on en éliminant la viande et les produits laitiers. J’ai commencé à méditer et je n’ai jamais cessé au cours des 25 dernières années. Je me lève et je me couche tôt pour profiter de la vie et de la nature qui m’entoure. Et finalement, je consacre du temps à aider mon prochain.

Se doter d’un pareil programme devrait aider cette dame à ne plus souffrir de la coupure avec ses soeurs. Et en prime, elle va voir comme je l’ai constaté moi-même, que même si on se voit peu et si on pense différemme­nt, on s’aime quand même entre soeurs. Cette dame devrait jeter par-dessus bord son ressentime­nt qui ne fait du tort qu’à elle-même, pour commencer enfin à vivre SA vie. Quand elle aura l’esprit libre, qu’elle commencera à faire des activités qu’elle aime, elle se mettra en position de faire des connaissan­ces intéressan­tes qui vont meubler sa vie en empêchant son imaginatio­n de voir ses soeurs dans sa soupe en train de lui nuire.

L’oiseau rare

C’est un beau programme que vous lui proposez là. J’espère qu’elle aura envie d’embarquer. Ça revient en somme à appliquer le principe du : change ce qui est en ton pouvoir de changer, et ce qui relève des autres, laisse-leur en la charge. Mais pour en arriver à un tel état de liberté d’esprit, il faut être sûr de soi, sûr de ce qu’on pense, et solide dans ses conviction­s. Ne plus avoir d’attentes est le meilleur moyen d’accepter les autres tels qu’ils sont et de ne plus souffrir de ne pouvoir obtenir d’eux ce qu’ils ne peuvent pas donner.

Newspapers in French

Newspapers from Canada