Des acteurs plus que secondaires
Les troisième et quatrième trios du CH ont produit 40 % des buts de l’équipe Jean-françois Chaumont
Dale Weise et Torrey Mitchell n’ont jamais marqué plus de 10 buts dans la LNH. Weise a touché la cible à 10 reprises l’an dernier avec le Canadien, alors que Mitchell a réalisé ce petit exploit à sa saison recrue avec les Sharks de San Jose en 2007-2008.
Après seulement 12 matchs, les deux attaquants se dirigent très facilement vers des marques personnelles. Auteur de son premier tour du chapeau dans le circuit Bettman vendredi soir à Calgary, Weise a déjà six filets à son compteur. Mitchell, quant à lui, en a cinq.
S’ils devaient maintenir ce rythme effréné, Weise et Mitchell termineraient la saison avec 41 et 34 buts respectivement. À moins d’un miracle, et les miracles se font rares dans la LNH, ils n’atteindront pas de tels chiffres, mais ils pourraient flirter avec une campagne de 20 buts, ce qui constituerait déjà une grande réussite.
La production de Weise et de Mitchell illustre toutefois un phénomène fort chez le CH en ce début de saison. Le Tricolore retire une colossale production de ses deux derniers trios à l’attaque. Les sept membres des troisième et quatrième trios, en incluant Paul Byron, ont inscrit 18 des 45 buts de l’équipe pour une production insoupçonnée de 40 %.
«Jouer avec Mitchell, Flynn ou Byron, c’est facile, a expliqué Smith-Pelly pour parler des succès de la quatrième unité. Ça clique bien avec eux, ils exercent un échec avant intense. D’ailleurs, c’est ce qui a mené à mon premier but de la saison contre les Flames. La passe de Byron était magnifique. J’ai juste crié et il a mis la rondelle sur mon bâton.»
DES ACQUISITIONS DE BERGEVIN
Si le CH connaît des jours heureux en ce début de saison avec 10 victoires en 12 matchs, il faut souligner le travail de son directeur général, Marc Bergevin.
Parmi les membres des troisième et quatrième trios, seul Desharnais était déjà à Montréal avant l’arrivée de Bergevin. Le DG du CH a acquis Weise, Mitchell, Smith-pelly et Flynn grâce à diverses transactions; il a réclamé Byron au ballottage et il a offert un contrat à Fleischmann après l’avoir invité au camp de l’équipe.
Byron, la dernière pièce de son casse-tête, a montré son potentiel contre son ancienne équipe, les Flames.
«C’est une bonne acquisition, car il joue le hockey d’aujourd’hui, a dit Therrien. Pour jouer le hockey d’aujourd’hui, tu as besoin de rythme et de vitesse. Par ta rapidité, tu peux provoquer de bonnes choses.»
LE TRIO DE DESHARNAIS
Dans un corridor du Scotiabank Saddledome, après un gain de 6 à 2 contre les Flames, Michel Therrien a lancé une petite phrase anodine, mais néanmoins assez significative.
À la question de mon collègue Luc Gélinas, de RDS, sur la contribution de son troisième trio, Therrien a rétorqué qu’il ne savait pas de qui on lui parlait.
«Le trio de Desharnais, a-t-il répliqué. Vous aimez ça, placer des chiffres sur des trios!»
Ce n’était pas la première fois que l’entraîneur en chef utilisait cette réplique pour décrire sa formation à l’attaque, mais ça lui a permis d’atteindre un de ses objectifs. En refusant d’identifier ses trios par des numéros, Therrien a passé un petit message à son deuxième trio, celui d’alex Galchenyuk.
Galchenyuk, qui connaît un début de saison honnête avec huit points, se retrouve au coeur d’un trio à la dérive. Alexander Semin a regardé les deux dernières rencontres de la passerelle de presse et on saura aujourd’hui si son purgatoire se poursuivra face aux Jets. Lars Eller, pour sa part, a réchauffé le banc une bonne partie du match contre les Flames.
Sans les succès de Weise et de Mitchell, on parlerait beaucoup plus souvent des déboires de Semin et, à un autre degré, de ceux d’eller.