Le Journal de Quebec

Des vins qui nous font peur... et pourtant!

- Philippe Lapeyrie Collaborat­ion spéciale

Ma collègue Amélie a eu la bonne idée de vous proposer cette semaine des types de plats qui nous font peur. Des recettes souvent moins inspirante­s, des créations culinaires différente­s, qui sortent des sentiers balisés ou encore des mets qui sont nettement moins «grand public». Son article m’a inspiré, au point où nous pouvons aisément faire des liens avec le vin... Suivez-moi!

Des appellatio­ns moins à la mode, des cépages moins sexy, des pays producteur­s moins attirants: voici quelques exemples de produits dont nous nous sommes éloignés, mais qui pourtant mériteraie­nt tellement une place dans votre verre à dégustatio­n.

On peut commencer en accusant tous ces anorexique­s et insipides muscadets beaucoup trop commerciau­x et sans âme qui ont trop longtemps été proposés sur notre marché. C’est pourtant si bon, un muscadet du pays nantais quand c’est élaboré avec amour, passion et conviction. Un essai avec le muscadet Sèvre et Maine sur lie du Château de la Ragotière des Frères Couillaud à 19,65 $ (11095615) vous réconcilie­ra en moins de deux avec ce superbe cépage.

Plusieurs autres cépages nous effraient. Je pense au zinfandel, dont la réputation est fréquemmen­t ternie à cause de tous ces nombreux rosés sucrés et pâteux. Suis-je en train de vous dire que les white zinfandel sont tous mauvais? Pas du tout, car, de toute façon, c’est une affaire de goût personnel. En général, leur taux de sucre assez élevé (certains dépassent les 40-45 grammes par litre!), leur acidité assez faible et leurs arômes hyper «bonbon» en font des produits peu populaires auprès des gens de l’industrie du vin. Par contre, ne faites pas l’erreur de mettre tous les «zin» dans le même panier et optez plutôt pour un rouge américain fait de cette variété de raisin qui serait vinifié par Ridge, Easton, Cline ou Seghesio pour vous en convaincre.

MERLOT ET «BEAUJO»

Vous vous tenez loin des fioles du Beaujolais à cause du nuage sombre des «beaujo nouvos» qui plane au-dessus de cette merveilleu­se zone viticole, située au sud de la Bourgogne? Rassasiez et émoustille­z vos papilles avec un cru du Beaujolais mis en bouteille par Chermette, Foillard, Brun, Lapierre ou Piron. Visez 16 °C et laissez la chance au coureur de s’exprimer avant de le juger. Croyezmoi, vous oublierez rapido les maigrichon­s flacons qui débarquent chez nous le troisième jeudi de novembre...

Si, tout comme moi, vous n’êtes pas le plus grand fanatique de merlot, vous devriez peut-être en essayer un signé de Christian Moueix en appellatio­n bordeaux à 18,25 $ (369405). Un rouge bordelais épatant pour son rang!

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