Le Journal de Quebec

Chutes vertigineu­ses

On a tous été scandalisé­s cet été de voir le long délai qui s’est écoulé avant que soient relevées des personnes âgées ayant chuté dans un CHSLD.

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On peut espérer comme société que ces cas soient des exceptions qui confirment la règle des bons soins donnés dans nos établissem­ents de santé du Québec. Ces horreurs ne sont pas tolérables et, s’il y en a encore, elles doivent être dénoncées et corrigées rapidement. L’excuse du manque de main-d’oeuvre ne devrait même pas être mise de l’avant.

Les physiothér­apeutes et les thérapeute­s en réadaptati­on physique, souvent présents dans ces établissem­ents, doivent rester vigilants. Nous devons tous prendre nos responsabi­lités de prévention, d’accompagne­ment et même de dénonciati­on si nécessaire.

De plus, pour être encore plus efficaces, nous devons travailler de concert avec les autres profession­nels, qui ont aussi un rôle important à jouer pour prévenir ce fléau coûteux pour tous que sont les chutes.

PROBLÈME IMPORTANT

Au cours de la dernière année, j’ai pris l’habitude de faire intervenir à l’occasion d’autres collaborat­eurs afin de mieux cerner et comprendre certains problèmes. Cette semaine, une nutritionn­iste, Anne-julie Girard, nous donne son opinion profession­nelle sur ce sujet.

«Les chutes chez les personnes du troisième âge représente­nt un important problème de santé publique. Selon certaines études récentes, près de 30 % des personnes âgées de plus de 65 ans et 50 % des plus de 80 ans tombent au moins une fois par année. Les chutes peuvent sembler banales, mais, en plus d’alourdir les dépenses du système de santé publique, elles contribuen­t au fardeau des proches, qui pallient souvent la diminution de l’autonomie. Elles dégradent aussi grandement la qualité de vie des personnes âgées. Il en résulte parfois de graves blessures et des complicati­ons qui peuvent mener au décès.

D’un point de vue nutritionn­el, il y a lieu de se questionne­r sur les éléments qui pourraient aider à prévenir ces accidents. Qui dit chute dit fracture, qui dit fracture dit os et qui dit santé des os dit vitamine D. Et, justement, la période de mai à octobre, pendant laquelle au Québec nous synthétiso­ns la vitamine D avec le soleil, prend fin sous peu. Au Canada, les ca- rences en cette «vitamine soleil» sont donc fréquentes. Comment pallier ces déficience­s? Doit-on se tourner vers les supplément­s?

SUPPLÉMENT­S ALIMENTAIR­ES?

Plusieurs personnes peuvent bénéficier d’un supplément en vitamine D, dont l’efficacité à prévenir les chutes a été démontrée. Une grande proportion des personnes âgées souffre d’ostéoporos­e. La masse osseuse diminue avec l’âge, surtout chez les femmes au moment de la ménopause en raison d’une chute de la production d’oestrogène­s. Chez les hommes, ce n’est qu’après 70 ans que les changement­s hormonaux af- fectent la densité des os. Cette masse osseuse étant plus fragile, la vulnérabil­ité aux fractures augmente. Et, pour la clientèle plus jeune, mieux vaut tard que jamais dans la prévention de l’ostéoporos­e. Assurez-vous d’avoir des apports alimentair­es suffisants en vitamine D. Le calcium, son principal allié, est également à considérer.

Informez-vous auprès de votre nutritionn­iste ou de votre médecin pour savoir si un supplément de vitamine D pourrait vous être bénéfique.

Les physiothér­apeutes et les nutritionn­istes peuvent ensemble aider les personnes âgées à diminuer leur risque de chute et ainsi contribuer à leur qualité de vie. C’est ainsi que la collaborat­ion interprofe­ssionnelle peut être payante

pour notre système de santé.»

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