L’avion s’est « disloqué » en vol
Les causes de la catastrophe toujours sous enquête alors que plusieurs corps des victimes sont rapatriés
Wadi al-zolomat (Égypte) | (AFP) Un avion transportant les corps de 162 des 224 victimes du crash d’un charter russe a quitté Le Caire hier pour la Russie alors que l’enquête sur les causes de cette catastrophe et les recherches de corps se poursuivent en Égypte.
Selon une source aéroportuaire au Caire et un porte-parole du ministère des Situations d’urgence à Moscou, un avion rapatriant 162 corps a décollé du Caire en fin de soirée en direction de Saint-pétersbourg.
Plusieurs milliers de personnes ont rendu hommage hier soir, dans la deuxième ville de Russie, aux 217 passagers et 7 membres d’équipage décédés dans la catastrophe, tous Russes, à l’exception de trois Ukrainiens. Il s’agit de la pire catastrophe aérienne ayant touché la Russie.
L’airbus A321-200 de la compagnie de charter russe Metrojet, qui s’est écrasé à l’aube samedi dans le désert égyptien du Sinaï, avait décollé de la station balnéaire égyptienne de Charm el-cheikh à destination de Saint-pétersbourg.
CAUSE INCONNUE
Les autorités égyptiennes et russes ont affirmé ne pas être en mesure d’annoncer les causes du crash. Mais l’hypothèse d’un attentat reste envisagée par les experts après la revendication de la branche égyptienne du groupe jihadiste État islamique (ÉI), qui a annoncé samedi avoir détruit l’avion en représailles, selon elle, aux bombardements russes en Syrie.
Le chef des experts aéronautiques russes a affirmé que l’avion s’était disloqué «en l’air» pour une raison encore inconnue.
«Les fragments se sont éparpillés sur une grande surface d’environ 20 km2 », a précisé au Caire Viktor Sorotchenko, le directeur du Comité intergouvernemental d’aviation (MAK), cité par les agences russes.
Cette dislocation a eu lieu «à haute altitude», a de son côté expliqué à la télévision russe, depuis l’égypte, le directeur de l’agence russe chargée du transport aérien, Alexandre Neradko.
BALLONS ET COLOMBES
Sur les lieux du crash, au beau milieu de la province du Nord-sinaï, un journaliste de L’AFP a vu d’innombrables petits débris noircis de l’avion éparpillés sur le sol aride. Ils dégageaient encore une odeur âcre de brûlé plus de 24 heures après le drame.
Aucun corps n’était visible, mais des soldats surveillaient une dizaine de sacs noirs, rouge et oranges. Un peu plus loin, une toute petite veste rouge et grise laissait imaginer l’horreur, 17 enfants ayant péri, dont une fillette de 10 mois.
Une journée de deuil national a été observée hier en Russie. En guise d’hommage, plusieurs milliers de personnes ont formé un cercle sur la vaste place du Palais, au centre de Saint-pétersbourg, pour marquer une minute de silence puis lâcher des ballons et des colombes dans le ciel.
Des enquêteurs russes et égyptiens se sont déployés, en compagnie du ministre russe des Transports, Maxime Sokolov, sur les lieux du crash, où ont été retrouvées les deux boîtes noires.