Un coup de pouce pour Scion
La Scion im est une nouveauté cruciale pour Toyota. En plus de desservir un créneau important délaissé par ce constructeur en 2013, cette compacte présente un potentiel évident qui pourrait aider la marque Scion à décoller une fois pour toutes au Canada.
Vous connaissez la marque Scion? Si vous avez répondu non, vous faites partie d’une majorité de Québécois. Créée par Toyota en 2002 pour desservir le marché des États-unis, elle n’a été lancée chez nous qu’en 2010. Depuis, les ventes de cette jeune marque sont restées marginales. En 2013, par exemple, Toyota a vendu à peine plus d’automobiles de marque Scion au Canada que Suzuki, une marque alors en pleine débandade!
La gamme Scion a été constituée jusqu’ici de modèles d’allure ou de conception excentrique et de petits coupés sport à faible diffusion. Cela a sans doute contribué à son succès mitigé. Mais les choses pourraient changer avec l’arrivée de la Scion im, une compacte au potentiel commercial beaucoup plus grand. Après tout, c’est une sorte de Matrix nouveau genre ou, si vous préférez, une Corolla à hayon à saveur européenne.
Européenne, oui en quelque sorte puisque l’im est vendue sur le vieux continent depuis 2007, mais sous le nom de Toyota Auris. Ce nom sert à désigner les voitures compactes qui ont remplacé la Corolla là-bas. Cela dit, en Australie et au Japon, l’im/auris porte le nom de… Corolla!
UNE SEULE VERSION
Fabriquée au Japon, la Scion im est proposée en une seule version, comme le veut la stratégie de marketing adoptée par cette marque. Une vaste gamme d’accessoires offerts par les concessionnaires de la marque permet cependant de la personnaliser.
Elle est livrée avec des jantes de 17 po en alliage chaussées de gros pneus (225/45R17) et le constructeur offre un choix de couleurs qui, sans être exhaustif, comporte des teintes plutôt «jeunes», à commencer par ce Vert printemps ( voir les photos) qui fera que cette voiture ne passera jamais inaperçue. On est loin des Toyota anonymes grises ou beiges.
L’IM est entraînée par un quatre-cylindres de 1,8 litre à double arbre à cames en tête et système de calage variable des soupapes. Ce moteur de 137 chevaux livre 126 lb-pi de couple à 4000 tours/minute. Ces chiffres le feront paraître «humble» pour certains, surtout lorsqu’on connaît ses concurrentes populaires comme la Mazda3 Sport et la Ford Focus, deux compactes à hayon munies de quatre-cylindres de 2,0 litres développant respectivement 155 et 160 chevaux.
Le moteur de la Scion sert également à la Toyota Corolla LE Eco. Muni d’un système d’injection directe, plutôt que de l’injection électronique de l’im, le moteur de cette Corolla développe toutefois 140 chevaux et il consomme un tantinet moins d’essence. Lorsqu’il est jumelé à la boîte de vitesses automatique à variation continue CVTI-S, le constructeur affirme qu’il consomme 6,8 litres/100 km en moyenne plutôt que les 7,4 litres/100 km promis pour la Scion im équipée de même façon.
AUTOMATIQUE À MODE MANUEL
Les deux voitures partagent cette boîte automatique. La Scion a toutefois un rapport de différentiel plus élevé qui rend son moteur un peu plus nerveux. La CVTI-S de cette dernière, que l’on obtient en déboursant un supplément de 825 $, dispose aussi d’un mode manuel qui simule sept rapports. Qualifié de sport par le constructeur, ce mode procure vraiment la sensation d’une boîte manuelle et permet d’exploiter plus pleinement la petite horde de chevaux qui loge sous le capot. En outre, ce mode modifie la programma- tion de la servodirection assistée électromécanique et la réponse de l’accélérateur. L’ordinateur de bord peut même maintenir le régime moteur pour éviter les changements de rapports inutiles. Enfin, cette boîte à variation continue se révèle également relativement discrète, contrairement à celles des Nissan.
Lorsqu’on n’utilise pas le mode manuel de cette boîte automatique, la servodirection de l’im devient plus légère et ne transmet pas la sensation souhaitée. En revanche, sa suspension indépendante aux quatre roues (la Corolla se contente d’une poutre de torsion à l’arrière) contribue à rendre le roulement doux et le comportement prévisible.
À l’instar de la Corolla, la Scion im peut aussi être livrée avec une boîte de vitesses manuelle à six rapports, qui fait partie de l’équipement de série. Pour ces deux voitures, la boîte manuelle est très semblable, sauf pour ce qui est des cinquième et sixième rapports de l’im, qui sont longs.
En outre, cette boîte manuelle est assortie d’un dispositif d’assistance au démarrage en pente, qui empêche le véhicule de reculer au moment de le mettre en mouvement à un arrêt ou à un feu de circulation.
DOTATION INTÉRESSANTE
L’intérieur est spacieux et aéré.
L’esthétique du tableau de bord fait cependant défaut par ses formes asymétriques curieuses et une étrange combinaison de matériaux, de textures et de teintes. La dotation de série comprend, entre autres, un régulateur de vitesse, de même qu’une chaîne audio à écran tactile de 7 po avec application de radio Aha de Harman, six haut-parleurs, une interface Bluetooth et des commandes sur le volant. Cet écran retransmet aussi les images captées par la caméra arrière, qui fait également partie de l’équipement de série. Par contre, pour obtenir un système de navigation, qui figure parmi les options, il faut débourser un supplément supérieur à 1000 $.
Le volant et le pommeau du levier de vitesses sont gainés de cuir et les occupants avant bénéficient d’un système de chauffage et de ventilation à deux zones. Les sièges baquets, ornés de surpiqûres blanches, ont une assise creuse qui ne donne pas le confort attendu. De plus, Toyota n’offre pas de sièges chauffants pour cette voiture, malgré le fait qu’elle se trouve dans le créneau le plus important au Québec. Un oubli sans doute… En revanche, les rétroviseurs extérieurs sont chauffants et rabattables à l’aide d’une commande assistée.
La Scion im a cinq places, mais considérez plutôt qu’il s’agit d’une quatre places. De plus, le volume de son coffre est modulable grâce à une banquette arrière à dossiers rabattables 60/40. Le volume utile du coffre se compare à celui d’une Mazda3 Sport, un des modèles concurrents les plus populaires au Canada.
Après quelques jours passés au volant de la Scion im, en faisant abstraction de l’inconfort des sièges baquets et de l’apparence du tableau de bord, on constate qu’il s’agit d’une voiture honnête relativement agréable à utiliser au quotidien. Elle fera assurément entrer plusieurs acheteurs de compactes à hayon chez les concessionnaires de cette marque, ne serait-ce que par sa silhouette attrayante. Si cela se produit, la marque Scion décollera peut-être chez nous et cessera d’être si peu connue.