De nombreux défis pour Labeaume
À mi-chemin de son troisième mandat, ne pouvant plus compter sur l’aura du projet d’amphithéâtre qui a largement contribué à sa renommée depuis le début de son règne, le maire Régis Labeaume devra faire face à de nombreux défis jusqu’en 2017.
Depuis l’élection de novembre 2013, le maire est parvenu à régler bon nombre de dossiers. Le plus visible, celui de l’amphithéâtre, a été bouclé dans les temps et en deçà du budget. Puis, contre toute attente, il a réglé l’ensemble des conventions collectives avec les employés, malgré des relations très houleuses. Une relative paix syndicale est assurée jusqu’en 2018.
Le maire a également eu gain de cause dans le dossier des régimes de retraite, dont il avait fait l’enjeu principal de sa campagne électorale. Le gouvernement du Québec s’est rangé à sa grande demande, et les déficits passés seront partagés entre contribuables et syndiqués.
M. Labeaume a enfin marqué des points en s’alliant au maire de Montréal, Denis Coderre, afin d’obtenir des statuts particuliers pour Québec et Montréal. Le gouvernement du Québec y travaille, ce qui permettra aux dirigeants des deux principales villes du Québec d’obtenir plus de pouvoirs. Reste à voir ce qu’ils en feront.
Puis, le maire annoncera bientôt que la dette de la Ville diminuera à partir de 2016. Son cadre financier tient la route. Les investissements massifs en infrastructures (5,4 milliards depuis 2008) éviteront aux générations futures de pâtir de l’inaction des élus d’hier.
FAIRE RÊVER
Le tempérament impulsif du maire a néanmoins fait en sorte qu’il s’est cassé les dents dans divers dossiers. Parmi ceux-ci, le coffre-fort virtuel trône au sommet. La Ville y a englouti près de 2,5 millions, sans trop qu’on sache à quoi peut bien servir ce projet.
Le cafouillage entourant le «vidanges- gate » a par ailleurs fait ressor- tir que la Ville n’a rien gagné en privatisant la collecte des ordures. Afin d’espérer réaliser des économies, on avait modifié la collecte des ordures en hiver et dans les quartiers centraux, mais le maire a dû faire marche arrière vu la grogne ainsi suscitée.
Le maire devra également rendre des comptes en ce qui concerne les projets d’écoquartiers, qui jusqu’à maintenant ne lèvent pas beaucoup, et le plan de mobilité durable, dont on n’entend plus parler depuis des mois. Puis, comme le signalait l’opposition hier, on attend toujours le plan d’action sur l’état du lac SaintCharles, principale source d’eau potable de la ville de Québec, qui était pourtant si cher au maire. Il semble qu’on nous reviendra d’ici la fin de l’année, mais on ne cesse de reporter ce dossier.
Mais, surtout, M. Labeaume devra trouver le moyen de continuer à faire rêver les gens, qu’il a habitués aux projets grandioses et aux grands événements. Bien sûr, on ne pourra pas avoir un projet de l’envergure de l’amphithéâtre chaque décennie, cela va de soi. Il faudra voir comment il s’y prendra pour maintenir le capital de sympathie de la population, mais surtout cet esprit de fierté qui a donné des ailes à la région.
Depuis l’élection de 2013, le maire est parvenu à régler bon nombre de dossiers