Deux équipes, deux visions
Le bilan de mi-mandat de l’administration municipale de Québec est contrasté selon l’interlocuteur
Deux ans, jour pour jour, après la dernière élection municipale, le bilan de l’administration municipale diffère sensiblement selon l’interlocuteur.
Le maire de Québec a dressé hier une revue très positive de sa propre action. Sans surprise, l’opposition a plutôt insisté sur les diverses promesses retardées ou annulées d’équipe Labeaume.
«Le maire a reporté beaucoup de décisions et de projets. On voit qu’il y a des dossiers qui ont été extrêmement mal gérés et qui prennent du temps à se réaliser», a indiqué le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Paul Shoiry. Ce dernier a regretté que l’administration municipale «refuse systématiquement» les propositions de Démocratie Québec.
En conseil municipal, le maire a vivement répliqué aux critiques de son vis-àvis, allant jusqu’à le qualifier de «triste sire» et de «chevalier de l’apocalypse». Il a également fait distribuer un document de quatre pages à tous les conseillers municipaux dans lequel il a résumé, en des termes fort élogieux, son propre bilan.
«Dès 2012, le maire a été le premier à sonner l’alarme au Québec et nous étions seuls à débattre bec et ongles le dossier des fonds de pension», pouvaiton y lire.
POLITICIEN «HABILE»
Si la situation est aussi alarmante, comment M. Shoiry explique-t-il les forts taux de popularité obtenus par le maire dans les sondages d’opinion?
«Les gens se fient beaucoup sur sa présence dans les médias, croit-il. M. Labeaume est un grand politicien d’une habileté assez incroyable. Il a le don de faire de la communication active et proactive, mais quand on regarde le contenu de tout cela, ça ne veut pas dire grand-chose.»
M. Shoiry s’en est par ailleurs pris à une façon de faire de M. Labeaume, qui multiplie — depuis quelques mois — les annonces et les points de presse les jours de tenue du conseil municipal. «Le maire essaye de vous occuper [les médias] au maximum. C’est pour nous laisser [l’opposition] le moins de temps et le moins d’espace possible pour vous rencontrer et parler des dossiers de la Ville», a-t-il regretté.
2017
Au cours de 2016, Démocratie Québec désignera la personne qui affrontera le maire sortant au scrutin de novembre 2017, à la suite d’une course à la chefferie. M. Shoiry a répété qu’il n’était pas dans ses intentions de se porter candidat.