Le CN « buté », selon Labeaume
Refus de repeindre le pont de Québec pourrait nuire à sa reconnaissance par L’UNESCO
Québec et Lévis ont beau pousser pour que le pont de Québec soit reconnu par L’UNESCO comme son cousin écossais, le Forth Bridge, cette démarche pourrait bien se buter au refus du CN, propriétaire de la structure.
Le maire de Québec, Régis Labeaume, a réagi hier au reportage publié dans nos pages sur la réfection majeure du Forth Bridge. Ce pont est la propriété d’une compagnie ferroviaire qui a été privatisée pendant 10 ans. Il a été complètement repeint à grands frais et fait la fierté de l’écosse.
«Ils ont eu les mêmes discussions qu’on a eues. Mais c’est spécial. C’est à partir du moment où l’entreprise est redevenue publique qu’ils ont posé les gestes. Ça veut-tu dire qu’il y a juste le public qui a une conscience sociale?» a-t-il commenté.
Le maire a renouvelé son intention de faire reconnaître le pont par L’UNESCO. «Si le pont d’écosse a été reconnu par L’UNESCO, je ne vois pas pourquoi le nôtre ne serait pas reconnu.»
EMBÛCHE
Mais la position du CN, qui refuse de le repeindre, est une «embûche», signale-t-il. «Ça se complique à ce moment-là», convient le maire.
À L’UNESCO, à Paris, le porte-parole Roni Amelan indique qu’avant d’être reconnu au patrimoine mondial, un site doit d’abord figurer sur la liste indicative du Canada. Le pont de Québec n’y est pas. Une nomination implique la présentation d’un plan rigoureux pour la préservation du site, indique-t-il. Les choses se compliquent sur le plan juridique si le propriétaire n’est pas enclin à participer à l’entretien, dit-il, sans vouloir se prononcer formellement sur cet aspect «problématique». «Quelque part, il faudra qu’il y ait un accord.»
Selon Régis Labeaume, il y a une forme d’entêtement de la part du CN dans ce dossier. «On a tellement poussé dessus que j’ai l’impression que le président peut même être buté et dire: “Vous n’aurez pas raison.”»
MOBILISATION
Son homologue de Lévis, Gilles Lehouillier, a manifesté son intention de poursuivre les actions pour faire repeindre le pont. «C’est la preuve qu’il ne faut pas lâcher et poursuivre la mobilisation.»
Les deux surveillent la nouvelle équipe au gouvernement à Ottawa. Les libéraux ont promis d’asseoir les parties à une table pour en venir à une entente d’ici le 30 juin 2016. Après quoi, ils ont promis qu’ottawa «prendra ses responsabilités». Les deux maires insistent pour avoir la première rencontre avant les Fêtes.
Mais, jusqu’à maintenant, même s’il y a 100 millions de dollars déposés par les gouvernements, le politique «aurait pu pousser plus fort», estime Régis Labeaume.
Le CN n’a pas souhaité réagir à notre reportage, hier.