Le Journal de Quebec

Le CN « buté », selon Labeaume

Refus de repeindre le pont de Québec pourrait nuire à sa reconnaiss­ance par L’UNESCO

- Stéphanie Martin l Smartinjdq 418.683.1573 2344 stephanie.martin@quebecorme­dia.com

Québec et Lévis ont beau pousser pour que le pont de Québec soit reconnu par L’UNESCO comme son cousin écossais, le Forth Bridge, cette démarche pourrait bien se buter au refus du CN, propriétai­re de la structure.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a réagi hier au reportage publié dans nos pages sur la réfection majeure du Forth Bridge. Ce pont est la propriété d’une compagnie ferroviair­e qui a été privatisée pendant 10 ans. Il a été complèteme­nt repeint à grands frais et fait la fierté de l’écosse.

«Ils ont eu les mêmes discussion­s qu’on a eues. Mais c’est spécial. C’est à partir du moment où l’entreprise est redevenue publique qu’ils ont posé les gestes. Ça veut-tu dire qu’il y a juste le public qui a une conscience sociale?» a-t-il commenté.

Le maire a renouvelé son intention de faire reconnaîtr­e le pont par L’UNESCO. «Si le pont d’écosse a été reconnu par L’UNESCO, je ne vois pas pourquoi le nôtre ne serait pas reconnu.»

EMBÛCHE

Mais la position du CN, qui refuse de le repeindre, est une «embûche», signale-t-il. «Ça se complique à ce moment-là», convient le maire.

À L’UNESCO, à Paris, le porte-parole Roni Amelan indique qu’avant d’être reconnu au patrimoine mondial, un site doit d’abord figurer sur la liste indicative du Canada. Le pont de Québec n’y est pas. Une nomination implique la présentati­on d’un plan rigoureux pour la préservati­on du site, indique-t-il. Les choses se compliquen­t sur le plan juridique si le propriétai­re n’est pas enclin à participer à l’entretien, dit-il, sans vouloir se prononcer formelleme­nt sur cet aspect «problémati­que». «Quelque part, il faudra qu’il y ait un accord.»

Selon Régis Labeaume, il y a une forme d’entêtement de la part du CN dans ce dossier. «On a tellement poussé dessus que j’ai l’impression que le président peut même être buté et dire: “Vous n’aurez pas raison.”»

MOBILISATI­ON

Son homologue de Lévis, Gilles Lehouillie­r, a manifesté son intention de poursuivre les actions pour faire repeindre le pont. «C’est la preuve qu’il ne faut pas lâcher et poursuivre la mobilisati­on.»

Les deux surveillen­t la nouvelle équipe au gouverneme­nt à Ottawa. Les libéraux ont promis d’asseoir les parties à une table pour en venir à une entente d’ici le 30 juin 2016. Après quoi, ils ont promis qu’ottawa «prendra ses responsabi­lités». Les deux maires insistent pour avoir la première rencontre avant les Fêtes.

Mais, jusqu’à maintenant, même s’il y a 100 millions de dollars déposés par les gouverneme­nts, le politique «aurait pu pousser plus fort», estime Régis Labeaume.

Le CN n’a pas souhaité réagir à notre reportage, hier.

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