Le Journal de Quebec

Le roi dutime- sharing ne modifiera pas ses contrats

Jean-sébastien Monette attire les clients avec des hébergemen­ts gratuits

- Marie-ève dumont et stéphan dussault

Le spécialist­e de la vente de forfaits de vacances à temps partagé qui collection­ne les plaintes a promis hier de modifier ses pratiques d’affaires. Le Journal a plutôt constaté que peu de choses changeront réellement.

Jean-sébastien Monette a débité un texte sur un ton monocorde hier, dans un hôtel de Montréal où il avait convié les médias. L’homme d’affaires voulait réagir à la série de reportages du Journal, publiés samedi et dimanche, où il se disait injustemen­t qualifié de roi du timesharin­g.

«L’immense majorité de nos clients qui voyagent sont satisfaits», dit le propriétai­re du Groupe Laro Alta.

Le Journal relatait les centaines d’appels de clients à l’office de la protection du consommate­ur, ainsi que les dizaines de jugements devant les tribunaux du Québec depuis quatre ans.

Jean-sébastien Monette et ses associés attirent des clients en leur offrant de participer au tirage d’un voyage où l’hébergemen­t est gratuit, mais finissent par tenter de leur vendre de coûteux forfaits.

QUELS CHANGEMENT­S ?

M. Monette admet que «le processus de vente est complexe» et qu’il faut «faciliter une prise de décision éclairée de la part des consommate­urs».

C’est pourquoi il a proposé en grande pompe, hier, de modifier les contrats pour «prévoir une possibilit­é d’annulation sans pénalité».

Mais quand on le questionne, on constate que l’annulation n’inclut pas l’inscriptio­n, qui est par exemple de 4000 $ pour profiter du système de points de voyage pendant quatre ans.

L’annulation offerte n’inclut que les frais annuels, par exemple de 700 $, durant cette période.

Or, cette clause est déjà dans un contrat que Le Journal a consulté. Si le client cesse de payer ces frais, Laro Alta peut «annuler unilatéral­ement cette convention et garder à titre de frais d’annulation toutes les sommes reçues».

M. Monette voit une différence importante. «La mesure annoncée accorde au client une possibilit­é que seul le fournisseu­r possédait jusqu’alors», dit-il.

Hier, L’OPC était excessivem­ent prudent face à l’homme qu’elle va affronter au Palais de justice de Québec le 12 novembre prochain. «Il faudra attendre de voir le contrat et comment l’entreprise met en pratique cet engagement.»

PAS MA FAUTE

M. Monette met la plupart de ses déboires sur le dos des anciens associés et propriétai­res du Groupe Laro Alta, qu’il a acheté en 2012. On lui aurait alors caché beaucoup de problèmes.

«Si c’était à refaire, oui j’annulerais cette transactio­n», a-t-il répondu à la question d’une journalist­e.

«Pourquoi ne faites-vous pas profiter vos clients d’une pleine annulation pour des ventes sous pression, comme vous auriez aimé en profiter à l’époque?» a-telle demandé. La réponse a de nouveau été évasive. – Avec la collaborat­ion de

Kathryne Lamontagne

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Jean-sébastien Monette et sa belle-fille, Élizabeth Vigeant, étaient visiblemen­t émotifs lorsqu’ils ont rencontré les médias, hier.

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