Le roi dutime- sharing ne modifiera pas ses contrats
Jean-sébastien Monette attire les clients avec des hébergements gratuits
Le spécialiste de la vente de forfaits de vacances à temps partagé qui collectionne les plaintes a promis hier de modifier ses pratiques d’affaires. Le Journal a plutôt constaté que peu de choses changeront réellement.
Jean-sébastien Monette a débité un texte sur un ton monocorde hier, dans un hôtel de Montréal où il avait convié les médias. L’homme d’affaires voulait réagir à la série de reportages du Journal, publiés samedi et dimanche, où il se disait injustement qualifié de roi du timesharing.
«L’immense majorité de nos clients qui voyagent sont satisfaits», dit le propriétaire du Groupe Laro Alta.
Le Journal relatait les centaines d’appels de clients à l’office de la protection du consommateur, ainsi que les dizaines de jugements devant les tribunaux du Québec depuis quatre ans.
Jean-sébastien Monette et ses associés attirent des clients en leur offrant de participer au tirage d’un voyage où l’hébergement est gratuit, mais finissent par tenter de leur vendre de coûteux forfaits.
QUELS CHANGEMENTS ?
M. Monette admet que «le processus de vente est complexe» et qu’il faut «faciliter une prise de décision éclairée de la part des consommateurs».
C’est pourquoi il a proposé en grande pompe, hier, de modifier les contrats pour «prévoir une possibilité d’annulation sans pénalité».
Mais quand on le questionne, on constate que l’annulation n’inclut pas l’inscription, qui est par exemple de 4000 $ pour profiter du système de points de voyage pendant quatre ans.
L’annulation offerte n’inclut que les frais annuels, par exemple de 700 $, durant cette période.
Or, cette clause est déjà dans un contrat que Le Journal a consulté. Si le client cesse de payer ces frais, Laro Alta peut «annuler unilatéralement cette convention et garder à titre de frais d’annulation toutes les sommes reçues».
M. Monette voit une différence importante. «La mesure annoncée accorde au client une possibilité que seul le fournisseur possédait jusqu’alors», dit-il.
Hier, L’OPC était excessivement prudent face à l’homme qu’elle va affronter au Palais de justice de Québec le 12 novembre prochain. «Il faudra attendre de voir le contrat et comment l’entreprise met en pratique cet engagement.»
PAS MA FAUTE
M. Monette met la plupart de ses déboires sur le dos des anciens associés et propriétaires du Groupe Laro Alta, qu’il a acheté en 2012. On lui aurait alors caché beaucoup de problèmes.
«Si c’était à refaire, oui j’annulerais cette transaction», a-t-il répondu à la question d’une journaliste.
«Pourquoi ne faites-vous pas profiter vos clients d’une pleine annulation pour des ventes sous pression, comme vous auriez aimé en profiter à l’époque?» a-telle demandé. La réponse a de nouveau été évasive. – Avec la collaboration de
Kathryne Lamontagne