Le Journal de Quebec

Hausse de la détresse à Québec

Le Centre de crise peine à suffire à la demande

- JOHANNE ROY

Les hôpitaux ne sont pas seuls à être fortement sollicités en santé mentale. Le Centre de crise de Québec peine aussi à répondre aux demandes toujours croissante­s.

La directrice générale de l’organisme, Louise Larouche, n’est guère surprise de l’augmentati­on significat­ive des admissions dans les urgences psychiatri­ques du CHU de Québec, ces derniers mois.

«Cela confirme ce qu’on voit sur le terrain. Depuis un an, un an et demi, nous avons une liste d’attente récurrente de six à huit personnes pour de l’hébergemen­t, ce qu’on ne voyait pas auparavant. On observe également davantage de détresse, de difficulté­s, combinées à des gens extrêmemen­t à risque au niveau suicidaire», constate Mme Larouche.

Les intervenan­ts du Centre de crise doivent parer au plus urgent. «On essaie de ne pas dépasser 48 heures pour les demandes d’hébergemen­t. On réoriente vers les hôpitaux ceux qu’on ne peut pas prendre en charge. Il faudrait clairement accroître notre capacité d’accueil (il y a 27 places actuelleme­nt) et ajouter une deuxième équipe mobile», signale Mme Larouche, selon qui on doit en outre améliorer l’accès aux services de première ligne dans le réseau de la santé.

À cet égard, les demandes de référence en santé mentale sont traitées dans un délai maximal de 15 jours, dans la région de Québec, assure la directrice du programme en santé mentale au CIUSSS de la Capitale-nationale, Sylvie Laverdière.

Ceci dit, si la personne est suicidaire, elle sera vue rapidement par un profession­nel. Par contre, le cas jugé le moins urgent pourra attendre six mois, avant de consulter un psychologu­e. «Si la personne a des assurances ou qu’elle a accès à un programme d’aide aux employés, on lui suggère d’aller au privé. Cela dégage une place pour ceux qui n’en ont pas», souligne madame Laverdière.

Les délais se situent en deçà de 60 jours pour une première évaluation avec un psychiatre. Mme Laverdière mise sur l’intégratio­n des services en santé mentale au sein du CIUSSS, à compter de la fin du mois, afin d’assurer une meilleure prise en charge, au bon moment et au bon endroit.

RÔLE DES MÉDIAS SOCIAUX

«La prévalence de la maladie mentale augmente. On travaille entre autres à réunir les équipes en santé mentale par arrondisse­ment, afin d’avoir une porte d’entrée pour accompagne­r les usagers dans tous leurs épisodes de soins», illustre Mme Laverdière.

Le Centre de crise de Québec reçoit de plus en plus de demandes de gens inquiets, après qu’un proche eut fait état de détresse, d’idées suicidaire­s, sur Facebook, par exemple. Une personne sur cinq présente des problèmes en santé mentale, ce qui représente 175 000 personnes dans la région de Québec.

Newspapers in French

Newspapers from Canada