Les écoles de pilotage souffrent de la bureaucratie
Certaines d’entre elles songent à déplacer leurs affaires hors Québec
Les écoles de pilotage du Québec sont exaspérées par les multiples embûches qu’elles rencontrent pour former des futurs pilotes, dont 80 % proviennent de l’étranger.
Certaines d’entre elles songent à déplacer leurs affaires hors Québec si elles n’obtiennent pas des assouplissements de la part du ministère de l’éducation et de meilleures conditions de pilotage par Transports Canada.
«Si on persiste dans cette voie, les écoles s’en vont dans un cul-de-sac. Le Québec a une niche particulière en entraînement d’étrangers. La licence de Transports Canada est recherchée partout au monde. Ça nous désole qu’il n’y ait pas de volonté politique de régler cela», soutient Jean-marc Dufour, président-directeur général de l’association québé- coise des transporteurs aériens (AQTA).
Former des pilotes originaires de Chine, du Moyen-orient ou d’afrique est une activité lucrative pour les écoles de pilotage. Selon des données de 2014 de L’AQTA, 400 élèves étrangers entraînent des retombées 25 millions $ par année durant leur séjour d’une durée de 12 à 18 mois.
NOUVELLES RÈGLES
Le problème des écoles québécoises s’est aggravé en 2014 lorsqu’immigration et Citoyenneté Canada a adopté des nouvelles règles pour les travailleurs étrangers, incluant les étudiants. Les écoles qui les forment doivent être accréditées dans leur province respective, pour obtenir un permis d’exploitation.
Toutes les provinces canadiennes, sauf le Québec, ont simplifié la situation et inscrit les écoles de pilotage sur la liste des établissements d’enseignement désignés. Au Québec, le ministère de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la Recherche (MEESR) leur a imposé d’être associées à des établissements scolaires, en plus de détenir leur propre programme d’accréditation, en formation professionnelle.
FRAGILISER L’INDUSTRIE
CARGAIR, qui s’est associée au Collège Laflèche de Trois-rivières pour créer une attestation d’études collégiales, s’est vu imposer de reprendre le processus au complet, une seconde fois.
«Les ministères québécois de l’éducation et de l’immigration se renvoient la balle et nous imposent des investissements énormes pour obtenir notre numéro d’enregistrement et un nouveau délai de 12 à 14 mois. Les hautes instances ne semblent pas comprendre le mal qu’elles sont en train de nous faire», s’indigne Daniel Adams, directeur de l’exploitation chez Max Aviation/cargair.