Strateco emprunte pour attaquer Québec
La société minière Ressources Strateco fourbit ses armes pour affronter le gouvernement du Québec, qu’elle poursuit pour près de 200 millions $.
L’agence QMI a appris que l’entreprise a décroché un prêt de plusieurs millions de dollars auprès de Third Eye Capital pour financer son recours, même si elle est à l’abri de ses créanciers.
Strateco a déposé une poursuite de 190 millions $ contre le gouvernement du Québec, en décembre 2014. La minière veut obtenir des dommages, car le gouvernement Marois avait alors bloqué son projet de mine d’uranium Matoush après sept ans de travail et des investissements totalisant 145 millions $.
«Nous sommes prêts à aller jusqu’en Cour suprême s’il le faut», a dit Guy Hébert, président et chef de la direction de Ressources Strateco, précisant que le prêt est basé sur la poursuite.
Ça signifie que le prêteur sera remboursé à même le règlement de la poursuite. Selon l’entente, qui sera dévoilée officiellement mardi, Third Eye Capital, pourrait recevoir jusqu’à 25 % des dommages que Strateco convoite, que les dommages se chiffrent à 100 millions $ ou à 200 millions $. Par contre, si l’entreprise perd sa cause, Third Eye n’obtiendra rien.
PLUSIEURS ANNÉES
«Ça n’a pas été facile de financer une cause contre le gouvernement parce que le recours pourrait durer plusieurs années, possiblement jusqu’à cinq ans», a expliqué Guy Hébert, qui se dit heureux pour les actionnaires de Strateco.
Le dirigeant a souligné que les fonds empruntés chez Third Eye vont servir à payer les frais d’exploitation de Strateco et les honoraires des avocats du cabinet IMK, pendant les procédures. Le procès devant la Cour supérieure du Québec devrait avoir lieu en 2016.
HYPOTHÈQUE DE 66 M$
Pour se protéger, Third Eye Capital a enregistré une hypothèque totalisant 66 millions $ sur les propriétés de ressources Strateco, au Saguenay-lacSaint-jean. Le tribunal a dû autoriser le financement et l’hypothèque, puisque Strateco s’est protégée de ses créanciers.
Le projet Matoush, situé dans les monts Otish, au nord de Chibougamau, se trouverait sur la deuxième plus grande réserve d'uranium dans le monde, après les gisements de la Saskatchewan.