Enfin en solo
Pilou, l’ex-chanteur de DJ Champion, devenu Peter Henry Phillips, a lancé The Origin en septembre
On l’a découvert sur scène avec DJ Champion et dans Belle et Bum. Il réalise des albums, compose de la musique de film, élève une famille. Cet emploi du temps chargé n’a cependant pas empêché Pierre-philippe Côté, alias Pilou, alias Peter Henry Phillips, de finalement réaliser son rêve d’enregistrer son album à lui.
«Ça fait dix ans que ma carrière solo prend le bord pour accompagner d’autres gens. Au départ, je m’étais dit que j’allais sortir mon album solo à 25 ans. Finalement, j’étais avec Champion et ça allait bien. Alors je repoussais toujours», raconte Pilou.
C’est après avoir quitté la grande ville pour la campagne de Saint-Adrien, en Estrie, que Pilou, qui a pris le nom de scène de Peter Henry Phillips, a amorcé la construction de l’album The Origin, paru au début du mois de septembre.
«Je viens d’avoir mon premier enfant, ma blonde (la comédienne Geneviève Boivin-roussy) et moi avons bâti notre maison, un studio, son atelier de peinture. Mes racines sont faites et je me suis dit qu’il fallait que je le fasse cet album, sinon j’allais devenir vieux et amer.»
DANS LA LIGNÉE DE WATSON
Touche à tout, Pilou a écrit, composé, réalisé, arrangé l’album, en plus de jouer de nombreux instruments.
De facture très atmosphérique, la musique de Peter Henry Phillips évoque la mouvance pop indie montréalaise de la dernière décennie, d’arcade Fire à Half Moon Run. Avec sa voix aiguë et ses airs planants, Pilou provoquera surtout des comparaisons avec Patrick Watson.
«C’est drôle parce qu’il y a dix ans, j’enregistrais des trucs dans mon appartement et une amie est venue chez nous et m’a dit que ça lui faisait penser à Watson, qui était un de ses amis, mais n’était pas connu à l’époque. Donc, je m’inscris dans cette lignée. Mais je ne peux pas dire que je suis influencé parce que j’écoute surtout du Cat Stevens et du Bob Dylan.»
DISCIPLINE
Avec le recul, Pilou constate que ses tournées avec DJ Champion ont été bénéfiques dans l’élaboration de son projet solo.
«Avec Champion, j’ai acquis une discipline de chanteur. Quand on avait quinze dates en dix-huit jours d’un bout à l’autre du Canada, il ne fallait pas que je manque une minute de sommeil. Pendant deux heures, je m’époumonais et je courais partout. Il fallait être en forme. Plus que ce que ça demandait quand j’étais en tournée comme musicien accompagnateur avec Ariane Moffatt, Jorane et les autres», analyse-t-il. Peter Henry Phillips en spectacle ce soir, au Cercle, à Québec.