Paumés en série
Trainspotting a l’effet d’un coup de poing en pleine face jdeq.com/concours
Le long-métrage de Danny Boyle est puissant et plonge avec réalisme dans l’enfer des drogues dures. La pièce Trainspotting est dure, brutale et démontre avec justesse les ravages associés à la consommation d’héroïne.
Présentée à la Bordée jusqu’au 21 novembre, l’adaptation théâtrale du roman culte d’irvine Welsh a l’effet d’un énorme coup de poing en pleine face.
S’il y a, dans le film, quelques éléments plus légers, qui font contrepoids à l’énorme lourdeur du sujet, ce n’est pas vraiment le cas dans la pièce mise en scène par Marie-hélène Gendreau.
Il y a un peu d’humour, mais il est noir, sombre et grinçant et surtout présent dans certaines tournures de phrases et dans un langage très imagé.
Trainspotting ne propose pas une vision rose de la consommation de drogues. Pas du tout.
On est très loin de l’univers des gens riches et célèbres. Nous sommes plutôt plongés dans la misère, la pauvreté, la saleté et dans la noirceur totale, où il n’y a rien de jojo.
Mark, Sickboy, Begbie, Tommy et Allison sont jeunes et écossais. Ils sont désillusionnés, sans emploi et ils ont trouvé refuge dans la drogue. Le futur semble être inaccessible et ils vivent dans l’attente d’un prochain «fix» qui leur fera oublier leur existence misérable.
PAS DE DENTELLE
L’adaptation théâtrale est très imagée, contient un bon nombre de sacres, quelques éléments de vulgarité et un clin d’oeil fort réussi et dégoûtant pendant la célèbre scène de la toilette, que l’on retrouve dans le film mettant en vedette Ewan Mcgreegor. On ne fait pas dans la dentelle et les oreilles plus sensibles risquent d’être écorchées.
La proposition de Marie-hélène Gendreau ne donne pas le goût de s’approcher de cet univers constitué de hauts artificiels, mais surtout de bas, troublants et brutaux, où la drogue prend le dessus sur tout.
La scène qui raconte la mort du frère de Mark Renton, avec le drapeau de la Grande-bretagne et la fosse mortuaire, est superbement chorégraphiée et exécutée.
La distribution, constituée de Charles-Étienne Beaulne, Claude Breton-potvin, Jean-pierre Cloutier, Marco Poulin et Lucien Ratio, est excellente. L’intensité est présente et on croit aux personnages qu’ils habitent.
Trainspotting touche le but. Il est difficile de quitter la salle sans être ébranlé, bousculé ou dérangé par cette proposition qui ne donne absolument pas envie d’approcher ce sombre univers.