Le Journal de Quebec

Gros défi pour Condon

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Mike Condon connaît un excellent début de saison chez le Canadien, mais c’est en l’absence de Carey Price qu’il pourra vraiment se forger une identité et on en apprendra plus sur lui dans les prochains jours.

La marque des meilleurs athlètes est de bien évaluer les situations et de saisir les opportunit­és, or en voici une en or pour le gardien américain de 25 ans. À date, il a su s’imposer au camp d’entraîneme­nt et dans les quatre matchs qu’il a disputés depuis le début de la saison.

Il a une fiche imposante de quatre victoires en autant de sorties, un taux d’efficacité de 0,944 et une moyenne de buts alloués de 1,51.

Ça frise la perfection, mais depuis la blessure à Price et le rappel de Dustin Tokarski, Condon est le gardien numéro un intérimair­e du CH pour une semaine et croyez-moi, ce n’est pas du tout la même chose que de jouer un match ici et là. Il s’agit d’une nouvelle situation et elle est capitale pour le gardien recrue. C’est cette semaine qu’il va créer sa réelle première impression.

En quelques jours, il peut s’affirmer comme un gardien qui a le potentiel pour être numéro un ou à l’inverse, soulever le doute. Il s’agit d’une semaine importante pour lui.

Rappelez-vous Cam Talbot et Andrew Hammond la saison dernière chez les Rangers et chez les Sénateurs, respective­ment. Ils ont profité des blessures à Henrik Lundqvist ainsi que Craig Anderson et Robin Lehner pour se forger une identité de gardien d’impact.

On connaît la suite. Talbot est maintenant numéro un à Edmonton et Hammond est sorti des bas fonds de la Ligue américaine pour mériter sa place au soleil dans la Ligue nationale.

À l’inverse, Peter Budaj et Dustin Tokarski se sont sortis de Montréal lorsqu’ils ont remplacé Price sur une certaine période. Tokarski avait bien répondu à ses débuts, mais ça s’est gâché par la suite.

LA DIFFÉRENCE ENTRE NO 1 ET NO 2

Les gens ne comprennen­t pas la différence entre un gardien no 1 et un no 2. Si un second connaît un mauvais match, il peut retourner travailler certaines choses avec l’entraîneur des gardiens de but pendant une ou deux semaines et préparer sa prochaine sortie.

De plus, si l’équipe en arrache, il est possible qu’il ne revienne dans l’action qu’avec une équipe remise sur les rails. Le no. 1 ne peut se permettre de tomber dans une léthargie. Si l’équipe va mal, il doit vivre avec et tenter de la replacer en performant à toutes les 24 ou 48 heures.

GARDER TOKARSKI AU BANC

Cette semaine, le Canadien joue à tous les deux jours et je m’attends à voir Condon devant le filet à chaque match même s’il devait connaître une mauvaise sortie. Michel Therrien aime bien défier ses gardiens et c’est souvent après un mauvais match qu’il mesure leur caractère. S’ils rebondisse­nt rapidement, c’est bon signe. Dans le cas de Condon, ça démontrera­it que le Canadien a fait le bon choix au camp en le préférant à Tokarski.

De plus, Michel ne veut pas d’une controvers­e. S’il donnait un match à Tokarski et que celui-ci brillait, cela créerait un problème. Condon doit donc tout faire pour laisser Tokarski au banc en l’absence de Price. Tout au long de ma carrière, je n’ai jamais voulu laisser la moindre chance à un gardien qui menaçait mon poste. J’espère que Condon pense de la même façon.

– Propos recueillis par Gilles Moffet

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La blessure à Carey Price donne une chance en or à Mike Condon de s’affirmer.
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José jose.theodore@quebecorme­dia.com théodore
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