Paul Byron l’éternel sous-estimé
Le nouvel attaquant du CH avait dû convaincre Benoît Groulx avant de joindre les rangs de la LHJMQ Mario Morissette
Trois matchs durant lesquels il a enfilé deux buts auront suffi à Paul Byron pour convaincre l’entraîneur en chef du Canadien de Montréal, Michel Therrien, qu’il mérite un poste régulier au sein de l’alignement du Tricolore.
Dix ans, plus tôt, Byron avait eu besoin de seulement trois périodes pour recevoir une invitation de Benoit Groulx à joindre les rangs des Olympiques de Gatineau.
«Un mardi soir, je m’étais rendu à Ottawa en compagnie de Charlie Henry pour voir jouer ce Byron», s’est remémoré Groulx, un raconteur d’anecdotes hors pair.
MISSION DÉPISTAGE
Byron défendait alors (2005-06) les couleurs des Golden Knights de West Ottawa, membres en règle d’une ligue junior B. Groulx l’admet, c’est à reculons qu’il avait traversé la rivière des Outaouais pour cette mission de dépistage.
«À l’époque, les relations avec notre dépisteur Dave Kingsbury n’étaient pas très harmonieuses. Il était frustré, car j’avais retranché beaucoup de ses joueurs autonomes (ontariens) invités lors de notre dernier camp d’entrainement.
«Ce jour-là, il insistait pour que j’aille voir un attaquant de 5 pieds 7 pouces, 132 livres. Quand Byron a sauté sur la patinoire, j’ai dit à Kingsbury d’oublier ça. Ce gars-là ne jouera jamais dans le calibre junior majeur. Impossible!
«Sauf que le match s’était terminé au pointage de 10-9 et que Byron avait marqué deux buts et amassé sept passes! On lui a donc offert un essai!»
BONNE DÉCISION
Groulx se frotte encore les mains de satisfaction. En trois saisons sous les couleurs des Olympiques, Byron, qui avait effectué ses débuts aux côtés de Claude Giroux en 2006-07 (un autre patineur boudé par les bonzes de L’OHL), aura marqué 91 buts et amassé 213 points.
Le marchand de vitesse a été aussi un élément clé dans la conquête de la Coupe du Président par les Olympiques au printemps de 2008, en récoltant 32 points en 19 matchs. La saison suivante, il était élu au sein de la 2e équipe d’étoiles de la LHJMQ. «Impossible…», disait pourtant Benoit Groulx quelques années auparavant.
«Deux ans plus tard, c’était à mon tour de convaincre les dépisteurs professionnels que Paul était de calibre pour évoluer dans la Ligue nationale. J’étais convaincu qu’il réussirait, car c’est un joueur très rapide et efficace dans les trois zones.»