Petite vengeance
Pour quelle raison Dominique Payette, l’honorable mairesse de Lac-delage, a-t-elle sciemment exclu Le Journal de Québec du dévoilement de son fameux rapport sur les radios de Québec? Pour s’offrir le petit plaisir de la vengeance.
Ça donne une idée de la hauteur du personnage. Ça montre aussi qu’en matière d’éthique, elle n’a pas de leçon à donner. On se croit parfois sortie de la cuisse de Jupiter, mais la grandeur d’âme n’a rien à voir avec la génétique.
Mme Payette a boycotté Le Journal parce qu’elle est fâchée. Elle l’est depuis des mois parce que Le Journal a dévoilé le contrat de gré à gré que lui a gracieusement octroyé Pauline Marois, après la défaite du Parti québécois (PQ) en avril 2014.
BATTUE
Mme Payette était, rappelons-le, candidate du PQ dans la circonscription de Charlesbourg. Parachutage pur et simple d’une soi-disant vedette qui termina au troisième rang. Les radios n’ont pas eu grand-chose à y voir: Mme Payette ne savait à peu près rien de Charlesbourg. Elle attendait des révérences, les électeurs l’ont remerciée…
Elle était supposément à l’étranger quand son petit contrat a été rendu public par Le Journal. La journaliste Geneviève Lajoie avait multiplié les démarches et les appels durant des jours. Même après son retour au pays, c’était silence radio; la grande dame de Lac-delage ne répondait plus. Sauf au Devoir peut-être, où sa maman étale ses mélancolies.
Alors, voici qu’en novembre 2015, très longtemps après le mandat confié par Pauline Marois, Mme Payette pond son rapport. Un oeuf Fabergé qu’elle soumet d’abord au regard docile de ses médias préférés.
COMME AU RWANDA
J’imagine sans mal le plaisir des complices de ce petit meurtre éthique. Personne n’a apparemment protesté contre l’exclusion du plus important média de la capitale. Mais qui aurait pu avoir les couilles de reprocher à une Payette de la dynastie radio-canadienne de manquer de jugeote si grossièrement? Personne ne me vient à l’esprit…
Ainsi donc, et sans doute le plus sérieusement du monde, l’ex-candidate du PQ soutient que les radios de Québec font régner un climat terrifiant et qu’elles briment les droits fondamentaux de presque tout le monde. On savait ça, Mme Payette: Québec, c’est le Rwanda. Parent, Fillion et Maurais, c’est la radio des Mille Collines…