18 mois pour harcèlement
Daniel Bédard rattrapé par son passé dans la cause sur la mort de Nathan Lecours
Bien que, selon le juge, «le lien juridique n’ait pas été établi» entre le harcèlement fait par Daniel Bédard et le geste qui a mené à la mort du petit Nathan Lecours il y a trois ans et demi à Lévis, il n’en demeure pas moins qu’il a imposé à l’homme une peine d’emprisonnement de 18 mois.
Printemps 2012. Daniel Bédard est épris d’une dame qui travaille avec lui. Après avoir effectué des recherches dans le bottin téléphonique pour pouvoir communiquer avec elle, il trouve son homonyme: la mère du petit Nathan. L’homme commence donc à faire des appels insistants, dérangeants et menaçants.
«Les propos taquins du début migrent vers des paroles à caractère sexuel qui inquiètent la mère de famille, qui ne sait pas du tout qui est Daniel Bédard», a rappelé le juge Christian Boulet hier, à l’occasion de l’imposition de la peine.
Sans ressources, la mère de famille a peur. Elle lance un cri du coeur sur les réseaux sociaux, et un ami d’enfance qu’elle n’a pas vu depuis longtemps vient chez elle, armé d’un fusil, pour lui prêter main-forte, et ce, même si elle refuse qu’une arme entre chez elle.
Pendant qu’il lui explique le fonctionnement de la carabine, une décharge part, tuant Nathan sur le coup.
PAS DE LIEN, MAIS DES ANTÉCÉDENTS
«Malgré les gestes de harcèlement qu’il a posés, l’accusé ne pouvait pas prévoir qu’une telle finalité surviendrait et, pour moi, le lien juridique ne peut pas être établi entre les deux événements», a-t-il mentionné, pendant que la grand-maman du petit Nathan essuyait discrètement ses larmes qui coulaient.
Le juge a donc donné à l’accusé au lourd passé judiciaire une peine de 18 mois assortie d’une période de probation de trois ans.
Il lui sera également interdit de communiquer avec la mère du petit garçon, qui doit désormais vivre avec «un sentiment de vide existentiel».