Parentsinc. ou quand le hockey prend toute la place
La pression exercée sur l’enfant fait oublier que le hockey est un jeu
ROUYN-NORANDA | Des parents qui se battent dans les estrades, un gardien de 8 ans qui pleure parce que son père l’ignore après un mauvais but. Le documentaire Parents Inc. met en lumière la dérive parentale au hockey mineur.
«Papa arrête! Aide-moi! Regarde-moi papa. Tu ne m’aides pas, tu ne fais rien», a dit en pleurs pendant un match où un micro avait été fixé à son masque le petit Zack Tremblay, qui garde les buts dans une équipe de hockey atome.
Lui et son père, Frédéric Tremblay, ont l’habitude de parler par geste pendant les matchs. Mais lors d’une partie où l’enfant venait d’accorder quelques buts, son père l’a complètement ignoré et l’enfant s’est mis à pleurer en le suppliant de le regarder.
Après la partie, le petit Zack a affirmé que les gestes d’encouragement de son père lui redonnent du courage et qu’il en aurait eu besoin lors de cette partie difficile.
Le documentaire-choc présente plusieurs exemples de parents qui veulent la réussite de leur enfant au point de parfois perdre de vue qu’il s’agit d’un jeu.
«Ce n’est pas un mauvais père. Mais c’est un phénomène que tous les parents d’enfants qui jouent au hockey voient dans les arénas. On présente des parents qui ont un plan pour leur enfant et font ce qu’il pense être juste pour qu’ils y arrivent. Mais il y a aussi des parents plus réalistes dans le film», a dit le réalisateur Louis Bolduc.
À sa première année pee-wee, Mathieu Roy a réussi l’exploit de s’aligner pour une équipe peewee AAA de la région du Lac-saint-louis, mais il y a mis les sacrifices.
Son père Jean-yves Roy est un préparateur physique d’athlètes d’élite et il supervise quotidiennement l’entraînement de son fils. «C’est 12 mois par année. Si on va dans le Sud, on va emmener un bâton pour qu’il puisse faire des lancers», a-t-il donné en exemple.
L’enfant a commencé la musculation dès l’âge de 5 ans. Il fait au moins 300 lancers par jour dans la cour de la résidence familiale. Est-ce que tu aimes faire de la musculation, a demandé le réalisateur du film, Louis Bolduc. «Non, mais je le fais pour être bon», a répondu Mathieu Roy.
EXPULSÉ
Ron Guarda crie beaucoup pendant les matchs de son fils Juliano, qui s’aligne pour une équipe bantam. Il a déjà été expulsé de l’aréna après avoir été au centre d’une échauffourée dans les estrades.
Selon lui, tous les entraîneurs que son fils a eus depuis le niveau atome n’étaient pas qualifiés pour s’occuper de son fils. Une fois, il a même retiré son garçon de la glace pendant une pratique parce qu’il était en désaccord avec l’entraîneur.