Le Journal de Quebec

Mille millions !

- MICHEL HÉBERT cmichel. hebert@quebecorme­dia.com L@ hebert_mic

Lundi, un tweet syndical menait au site internet de Radio-canada, vers un texte indiquant que des groupes communauta­ires étaient en grève. Ils veulent plus d’argent, comme les autres.

On pouvait lire qu’au Québec il y a 4000 groupes de ce genre et que ceux du domaine de la santé reçoivent seulement 400 millions. À RDI, un inconnu expliquait un tableau conséquent…

Il aurait plutôt fallu montrer que le ministère de la Santé verse aux organisati­ons communauta­ires plus de 530 millions mais, de nos jours, qu’est-ce que 130 millions de plus ou de moins en fonds publics?

Le texte était accompagné d’une photo de François Saillant, le cardinal Léger du logement social, ce qui explique peutêtre les informatio­ns erronées. Parole de gauche n’est pas forcément parole d’évangile…

LES PENDULES À L’HEURE

Les Québécois sont beaucoup plus généreux que ce qu’en disaient les groupes communauta­ires cette semaine. Il est toutefois fort possible que leurs porteparol­e ne sachent pas eux-mêmes l’ampleur de l’effort collectif. Mais cela importe peu. Ce que l’on donne est toujours insuffisan­t à celui qui reçoit…

Pourtant, le milieu communauta­ire recevra près d’un milliard cette année. Mille millions! Sans compter les contributi­ons du gouverneme­nt fédéral et des municipali­tés.

Selon le relevé officiel le plus récent, les 5037 groupes communauta­ires du Québec ont reçu en 2014, tout près de 958,7 millions. Exactement 958 681 628 $. C’est plus du double de ce qu’on disait à

Selon le relevé officiel le plus récent, les 5037 groupes communauta­ires du Québec ont reçu en 2014, tout près de 958,7 millions. Exactement 958 681 628 $

la télé lundi… Heureuseme­nt que mardi matin, l’agence QMI avait remis les pendules à l’heure…

64 PROGRAMMES

C’est le Secrétaria­t à l’action communauta­ire autonome et aux initiative­s sociales qui tient le registre des subvention­s. Des subvention­s encadrées par 64 programmes, versées par quinze mi- nistères et onze organismes publics. Une vraie passoire!

Des programmes pour aider les pauvres, pour aider les immigrants, pour aider les femmes, les gais, les analphabèt­es, les chômeurs, les handicapés, les aînés… Pour lutter contre la pauvreté, contre la violence conjugale, contre la pollution atmosphéri­que, etc. Sans oublier la «défense des droits sociaux» qui est essentiell­ement de l’activisme politique plutôt favorable à Québec solidaire...

La liste de paye communauta­ire compte plus de 25 000 noms. Mais il est quasiment impossible de savoir si tous les fonds sont correcteme­nt dépensés; une poignée de fonctionna­ires gardent un oeil sur une reddition des comptes aléatoire. On dépense tout de même un peu plus chaque année et, depuis 2005, le budget a augmenté de 50%. C’est dommage pour les dénonciate­urs de l’austérité…

Les reportages montraient cette semaine des gens faisant du tapage et réclamant plus de fric. Ils nous jouaient le refrain habituel en appui à la clameur syndicale de l’automne. Le milieu communauta­ire épouse depuis si longtemps les causes syndicales qu’on finit par les confondre...

Avant d’être des défenseurs des «droits sociaux», certains militaient ardemment pour la grève étudiante de 2012. Ils militent maintenant pour l’avènement du socialisme. Ils ne veulent pas seulement plus d’argent. Deux milliards ne les feraient pas taire. Dans cet univers, protester est une raison d’être.

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