Le Québec, qui se croit progressiste en tout, arrive dernier au Canada pour le nombre de femmes en construction
contre la moyenne canadienne de 3,1 %. Malheureusement, la moitié quitte son travail avant cinq ans. Devinez pourquoi.
Nous finirons par nous habituer à voir des femmes menuisières ou électriciennes, comme nous nous sommes habitués aux femmes médecins, avocates, PDG, colonels, pompières, etc. C’est une femme qui dirige la Commission de la construction du Québec, Diane «la lionne» Lemieux.
ON N’EST PAS SORTIS DU BOIS
En mars dernier, elle a lancé un programme d’accès à l’égalité pour augmenter à 3 % le pourcentage de femmes en construction d’ici 2018. Personne ne peut accuser les femmes d’être trop exigeantes. À ce jour, le programme qui conjugue mentorat, formation spécialisée et incitatifs financiers pour les employeurs donne peu de résultats, à l’instar des initiatives précédentes.
Face à une femme armée de ses cartes de compétence, les patrons paniquent: «elles vont demander des toilettes pour femmes. Elles ne sont pas assez fortes. Elles vont tomber enceintes. Les conjointes des gars seront jalouses. Une semaine par mois, elles ne seront pas parlables. Elles volent les jobs de pères de famille. Elles seront harcelées.» L’association de la construction du Québec, qui regroupe 17 000 entrepreneurs, s’oppose à toute mesure coercitive pour augmenter le nombre de femmes: «pour nous autres, il faut régler le problème des préjugés» avant l’arrivée massive des femmes.
Brillante stratégie pour ne rien faire: comment les préjugés peuvent-ils tomber si les gars ne travaillent jamais avec des filles?
Pourquoi, demandent plusieurs, les femmes veulent-elles «envahir» un des derniers bastions masculins? Un, parce qu’elles aiment ça, la construction. Deux, parce que c’est plus payant que la coiffure, le secrétariat, le travail en garderie, etc. Les jobs de femmes sont mal payées.
Ces ouvrières sont des pionnières qui font avancer non seulement la cause des femmes mais le Québec au grand complet.
Respect mesdames.