Investissement Québec tenu à l’écart du plan de sauvetage
Le ministre Jacques Daoust a piloté seul le dossier
Investissement Québec a été tenu à l’écart de la décision d’investir 1,3 milliard $ d’argent public dans un partenariat avec Bombardier pour la Cseries.
Le ministre Jacques Daoust a piloté seul le plan de sauvetage du fleuron québécois, qui ne fait pas l’unanimité au sein même de son gouvernement, selon nos informations. S’il est chargé d’administrer la somme dévolue à Bombardier, le bras financier du gouvernement n’a pas eu son mot à dire dans la transaction.
Le président-directeur général d’investissement Québec, Pierre Gabriel Côté, refuse d’ailleurs de commenter le plan de sauvetage de l’entreprise.
«Ce n’est pas nous qui avons pris la décision, a tenu à préciser sa porte-parole, Chantale Corbeil. Il s’agit d’une décision gouvernementale, ce n’est pas une décision d’investissement Québec. Nous, on va agir comme administrateur, donc [on] va faire la reddition de compte, [on] va s’assurer que tout est conforme, mais au niveau des modalités et de la décision, elle n’a pas été prise par Investissement Québec, ça a vraiment été pris par le gouvernement.» Au cabinet du ministre Daoust, on soutient que la décision relève du gouvernement parce que les sommes proviennent du Fonds de développement économique. Investissement Québec ne fait qu'administrer l'argent. «On ne peut être 20 à négocier», ajoute la porte-parole du ministre, Mélissa Turgeon.
GARANTIES DEMANDÉES
À l’assemblée nationale, hier, les partis d’opposition ont continué de réclamer des garanties pour les Québécois. «Ce n’est pas l’austérité pour tout le monde parce que les administrateurs de Bombardier vont passer à la caisse avant le gouvernement», a dénoncé le chef péquiste Pierre Karl Péladeau.
En investissant tous ses oeufs dans le seul panier de la Cseries, le gouvernement Couillard s’est privé de garanties importantes pour les 16 000 emplois que représentent les autres divisions rentables de Bombardier, déplore le chef caquiste François Legault. «Ce que le premier ministre vient de nous montrer là, c’est que, pour lui, l’économie, c’est quelque chose de théorique.»
COUILLARD SE DÉFEND
Le premier ministre Philippe Couillard est une fois de plus monté au front pour défendre le plan de sauvetage de Bombardier concocté par son ministre de l’économie. «On a fait en sorte que, pour 20 ans, ça reste au Québec, l’assemblage, le siège social, l’ingénierie.»