Le Journal de Quebec

Une grand-mère dans l’embarras

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’ai une fille de 30 ans qui a une fille de 12 ans et un garçon de quatre ans. J’ai travaillé fort pour sortir ma petite-fille indemne des sévices qu’on lui faisait subir. Si je vous contais ça, vous tomberiez de votre chaise. Je ne sais si c’est parce qu’elle a fait l’armée, mais ma fille passe son temps à se défouler sur sa fille. Elle ne cesse de lui donner des ordres sur un ton dictatoria­l en ajoutant toujours « Et regarde-moi dans les yeux quand je te parle! »

Pendant les vacances d’été je devais garder la petite, mais ma fille a décidé de la punir en l’obligeant à rester chez-elle pour un petit mensonge qu’elle avait fait. Elle en a profité pour obliger sa fille à faire des corvées d’adulte pendant qu’elle était au travail, comme du lavage de planchers, des lessives de linge de maison et du grand ménage. Je n’ai pas arrêté de lui dire que cette enfant n’était pas son esclave. Ce à quoi elle répliquait : « Comme elle est punie, il faut qu’elle s’occupe. » Alors en cachette, je me suis souvent rendue chez ma fille en son absence pour aider la petite pendant l’été.

Dernièreme­nt alors que j’étais chez-elle sur l’heure du souper elle a dit à sa fille sur un ton cassant « Finis ton assiette » Quand j’ai ajouté que la petite était assez grande pour décider si elle n’avait plus faim, elle m’a dit : « Mêle-toi de tes affaires! T’as pas à argumenter mes décisions. C’est moi qui élève mes enfants et il faut que ma fille soit discipliné­e. » Et pendant ce temps-là elle n’intervient pas auprès de son fils qui a un déficit d’attention et qui court partout dans la maison sans avaler une bouchée.

Comme on a déjà eu notre lot avec la justice, je ne veux pas mettre la DPJ là-dedans. Mais mon problème, c’est que la petite me supplie de l’emmener vivre avec moi, et je ne peux pas, puisque c’est sa mère qui a l’autorité sur elle. Je comprends que ma fille a le droit d’éduquer ses enfants comme elle l’entend, mais il y a quand même une limite à abuser de cette petite. Que restet-il comme recours à une grandmère?

Grand-maman impuissant­e et

épuisée

Malheureus­ement j’ai bien peu d’avenues à vous proposer puisque vous ne souhaitez pas faire intervenir la DPJ qui est le seul intermédia­ire possible entre vous et votre fille. Est-ce que quelqu’un d’autre dans la famille pourrait vous épauler pour faire réaliser à votre fille qu’elle fait fausse route avec sa fille? Pourquoi ne pas essayer de la prendre à part, en dehors de sa maison et en l’absence de ses enfants, pour tenter de la raisonner? Son médecin de famille ne pourraitil pas intervenir? Se pourrait-il que votre fille en veuille à son enfant pour « l’affaire secrète qui lui est arrivée » et que vous m’obligez à taire dans le Journal?

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