Le Journal de Quebec

Michel Therrien : meilleur avec le temps

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

Michel Therrien ne reçoit pas toute la reconnaiss­ance qu’il mérite pour l’incroyable départ du Canadien avec une fiche de 13-2-1. Il reste souvent dans l’ombre pour le travail qu’il accomplit à sa quatrième saison derrière le banc de l’équipe.

On a souligné à plusieurs reprises le flair de Marc Bergevin qui a acquis au cours des dernières saisons les Jeff Petry, Dale Weise, Torrey Mitchell, Tomas Fleischman­n ou Mike Condon.

Le chef d’orchestre de cette équipe a toutefois pour nom Michel Therrien. C’est lui qui doit assembler les pièces du casse-tête que lui donne son directeur général.

Depuis le début du camp, Therrien a opté pour la stabilité au sein de ses trios à l’attaque et de ses duos à la ligne bleue. Et, le CH en récolte grandement les fruits avec un équilibre très productif.

En bon capitaine, Max Pacioretty n’a pas hésité une seule seconde à souligner les mérites de son entraîneur en chef.

«À mes yeux, il est un très bon coach, a dit Pacioretty. Pour moi, il est le meilleur entraîneur que j’ai eu puisque tu ne peux pas tricher ici. Je crois qu’au cours d’une saison de 82 matchs, ça prend une personnali­té spéciale pour jouer dans cet environnem­ent. Tu ne peux pas te cacher. Tu te feras rappeler chacune de tes erreurs, pour tout ce qui ne correspond pas à notre système ou pour ce qui ne cadre pas avec les valeurs de l’équipe. Je crois que lorsque tu te retrouves dans un tel environnem­ent, tu ressors le meilleur de tes joueurs, s’ils ont la bonne attitude.»

ENCORE PLUS EXIGEANT

À son deuxième séjour à Montréal, Therrien a maintenant plus de maturité derrière le banc. S’il a toujours été reconnu comme un entraîneur exigeant envers ses joueurs, il ne s’est pas trop adouci avec le temps.

«Il est peut-être encore plus dur avec moi aujourd’hui, a souligné Pacioretty. Il s’attend toujours à plus de moi. Au départ, il ne savait pas ce que je pouvais lui donner.»

Therrien n’agit toutefois pas comme un tortionnai­re avec ses joueurs.

«Il est plus facile d’approche que les gens peuvent croire, a mentionné le capitaine. Quand tu gagnes son respect, tu tisses des liens plus serrés avec lui. Il n’a plus besoin de me rappeler toutes mes erreurs, il sait maintenant que je le sais quand je viens de faire un mauvais jeu.»

LES COMPLIMENT­S DE HOLLAND

Croisé au Centre Bell lors du match entre les Bruins de Boston et le CH, Ken Holland a également reconnu le travail de Therrien.

«Il doit faire partie des meilleurs entraîneur­s de la LNH, a affirmé au Journal le directeur général des Red Wings de Detroit. Il n’y a pas de doute là-dessus. Le Canadien a connu une saison formidable l’an dernier avec 110 points. Cette saison, c’est encore plus impression­nant avec neuf victoires d’affilée pour ouvrir l’année et déjà 12 victoires en 15 matchs [avant la rencontre face aux Bruins].»

«Il fait un boulot colossal depuis son arrivée à Montréal, a-t-il poursuivi. C’est un entraîneur mainte- nant plus mature et il se sert bien de ses expérience­s du passé. Il connaissai­t déjà le marché de Montréal puisque c’est ici qu’il avait reçu sa première chance dans la LNH.»

Holland et les Wings ont gagné leur dernière coupe Stanley contre les Penguins de Pittsburgh et Therrien en 2008.

«Il a grandi de cette expérience, a rappelé le DG des Red Wings. Il était déjà un très bon entraîneur à cette époque. Ce n’était pas facile pour lui puisque Dan Bylsma a gagné la Coupe peu de temps après son congédieme­nt des Penguins en 2009.»

UN OUBLIÉ

Mike Babcock dirigera l’équipe canadienne à la Coupe du monde de 2016 à Toronto. Joël Quennevill­e, Claude Julien, Barry Trotz et Bill Peters occuperont des rôles d’adjoint. Il n’y avait pas de place pour Therrien au sein de ce groupe.

«Je sais qu’il ne perdra pas sommeil à l’idée qu’il n’ait pas reçu une invitation, a affirmé avec le sourire P.K. Subban. Oui, il aurait mérité d’être considéré, mais plusieurs bons coachs ont aussi été ignorés.»

Doug Armstrong agira comme directeur général pour l’équipe canadienne. Bergevin et Holland font aussi partie de cette aventure à titre de DG adjoint.

Ce n’est pas la première fois que Therrien fait partie des oubliés. Depuis ses premiers pas comme entraîneur dans la LNH, il n’a jamais gagné le trophée Jack-adams et il a été finaliste à une seule reprise (2007). Il a pourtant connu quatre saisons de plus de 45 victoires, deux avec les Penguins et deux avec le Tricolore.

« Il doit faire partie des meilleurs entraîneur­s de la lnh »

– Ken Holland

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