Couillard veut mieux payer les députés
Pendant que les employés de l’état manifestent
Malgré la hausse de salaire des députés, le gouvernement Couillard assure que sa réforme de la rémunération des élus engendrera des économies. L'opposition juge le moment bien mal choisi.
Alors que l'assemblée nationale était assiégée par des syndiqués qui manifestaient, le ministre Jean-marc Fournier a déposé hier deux projets de loi sur les conditions de travail des élus.
Le premier, qui abolit les controversées primes de départ pour les députés qui quittent leur poste en cours de mandat, fait l'unanimité chez les politiciens et devrait être adopté avant Noël.
Le second s'inspire du rapport de l'ex-juge L'heureux-dubé, qui prévoit de faire passer le salaire des députés de 90 850 à 140 017 $ en faisant disparaître une allocation non imposable. Il propose également d'augmenter la part de cotisation des députés à leur régime de retraite de 21 à 41 %.
Le ministre Jean-marc Fournier soutient que cette réforme de la rémunération des députés permettrait à l'assemblée nationale de faire des économies de 400 000 $ par an.
Il ne croit pas que le moment soit mal choisi. «On montre à l'ensemble de la fonction publique [...] que les députés vont avoir une rémunération globale à la baisse, c'est-à-dire moins d'argent dans leurs poches.» M. Fournier précise que la réforme ne s'appliquera qu'après les prochaines élections générales, pas avant.
« MAUVAIS timing »
S'ils veulent rapidement éliminer les allocations de transition, les partis d'opposition estiment que, dans le contexte d'austérité actuel, le «timing» est mauvais pour déposer un texte législatif qui bonifie le salaire des élus.
Au Parti québécois, on estime qu'un tel geste de la part des élus ne «passera pas» dans la population. «Il est bien entendu qu'il n'est pas question de se voter une augmentation de salaire de 31 %. Actuellement, le gouvernement propose d'appauvrir les infirmières, les enseignants, les fonctionnaires», plaide le député péquiste Bernard Drainville.
Son collègue de Lac-saint-jean, Alexandre Cloutier, va encore plus loin et souhaite que les députés offrent leur hausse de salaire aux employés de l'état, à qui le gouvernement propose un gel salarial sur deux ans.
Le chef caquiste estime lui aussi que le contexte d'austérité commande qu'on reporte les hausses. «Il faut être un petit peu cohérent avec les efforts qu'on demande aux employés, il n'est pas question d'augmenter le salaire des députés avant la prochaine législature», soutient François Legault.