Ultime tentative pour sauver le Fort numéro 3 à Lévis
La Ville scellera le sort de la structure lundi
Les opposants à la démolition du Fort numéro 3 lancent un ultime appel à la Ville de Lévis pour sauver cette structure du patrimoine militaire dont le sort sera scellé lundi par le conseil municipal.
La Ville va commettre une «erreur irréparable» si elle autorise la destruction de ce site aussi important d’un point de vue historique que la Citadelle de Québec, selon Pierre-paul Sénéchal, du GIRAM (Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu). Après avoir essuyé un premier revers cet été, le GIRAM, seul au combat avec l’appui timide de Parcs Canada, a porté en appel la décision du Comité de démolition le 26 octobre dernier.
Même si la Ville a déjà infirmé une décision de ce comité dans le passé, M. Sénéchal ne croit pas au miracle cette fois-ci. «Juste dans l’attitude, on le voit s’il y a une ouverture ou non… Le maire a déjà dit que la Ville n’avait pas une cenne à mettre là-dedans», rappelle-t-il.
RAISONS DE SÉCURITÉ
Les ruines sont situées sur un terrain privé. Son propriétaire, le promoteur immobilier André Fortin, invoque des raisons de sécurité pour demander à la Ville de tout raser.
«Le site présente plusieurs dangers et les lieux sont identifiés à risque de diverses natures pour la sécurité civile. Une restauration apparaît impossible», avait tranché le Comité de démolition le 15 juin dernier, redoutant des «coûts excessifs» pour sa réhabilitation.
«L’état actuel de dégradation de la structure est le résultat de plusieurs interventions malheureuses réparties sur plusieurs décennies. (Elle) présente des signes d’affaissement et de dégra- dation avancés», peut-on lire dans un procès verbal.
AUCUNE ÉTUDE INDÉPENDANTE
Le GIRAM reconnaît que la structure a été abîmée par l’eau au fil du temps, faute de protection. Mais les voûtes existantes «sont encore là et sont bien solides», plaide M. Sénéchal, qui reproche à la Ville de baser sa décision uniquement sur le témoignage d’un ingénieur embauché par le propriétaire du terrain.
«L’aspect délabré de ces vestiges ne constitue nullement un argument pour leur destruction. Aucune étude indépendante n’a encore été produite à cet effet», insiste-t-il dans une lettre qu’il a fait parvenir à la ministre de la Culture, Hélène David.
M. Sénéchal a pris la plume à nouveau, hier, pour s’adresser directement à la nouvelle ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly. Il lui demande d’imposer un moratoire sur la démolition.