La patronne du DPCP réclame de la « patience »
La pression nuirait aux travaux des procureurs
«S’il vous plaît, faites-nous confiance!» C’est le message qu’a lancé, les nerfs à vif, la grande patronne du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Me Annick Murphy, qui était convoquée en commission parlementaire, hier.
Le DPCP a été plongé dans plusieurs tourmentes lors des derniers mois, notamment avec son plan de restructuration contestée et l’arrêt embarrassant du procès Sharqc.
Talonnée par la CAQ et le PQ, Me Murphy se lançait dans un exercice difficile et délicat en raison de l’indépendance du DPCP, surtout devant le pouvoir politique.
Questionnée sur les délais qui s’éternisent par rapport aux enquêtes de L’UPAC qui n’ont pas encore mené à des arrestations, elle demande de la patience. «Les procureurs lisent les journaux […] Ils vivent cette pression-là, et ce n’est pas une pression appropriée. Tout le monde est à pied d’oeuvre […] Je comprends que les citoyens veulent avoir des réponses [...] Mais pour nous, cela crée une pression qui nuit aux travaux des procureurs.»
Rappelons que les trois bureaux spécialisés (regroupant 110 procureurs) en crime d’envergure (crime organisé, produits de la criminalité, lutte et malversation) seront regroupés dans un seul bureau de 59 procureurs à Montréal.
ÉCONOMIES
Le député de la CAQ Simon Jolin-barrette a prétendu que le plan de restructuration du DPCP est motivé par les économies de 4,5 M$ qui ont été demandées au DPCP par le gouvernement.
Me Murphy a répliqué que l’économie de 2,2 M$, grâce au plan, était une «heureuse» conséquence, mais que le plan visait d’abord à centraliser les efforts pour être plus efficace. Elle réfute la diminution du nombre de procureurs spécialisés pour ces types de crime en soulignant que 37 autres procureurs seront affectés partout au Québec pour continuer à lutter contre le crime organisé.