Des Québécois barricadés
Plusieurs Québécois qui se trouvent à Paris se sont barricadés à la maison hier soir, dans le bruit des sirènes qui hurlaient dans les rues.
Originaire de Mont-joli, le chef cuisinier Frédérick Boucher, qui travaille non loin du Petit Cambodge, était à l’intérieur d’un autre bâtiment pendant que les policiers sécurisaient les lieux.
«Le resto s’est vidé après la première fusillade. Les gens ne savaient pas trop ce qui se passait. C’était très stressant. Les auteurs de la fusillade pouvaient encore rôder dans les environs.»
Annick Lemieux, une designer de mode de Québec, est pour sa part allée souvent au Bataclan voir des concerts. «Ça commence à faire beaucoup. Pour
Charlie Hebdo, je bossais dans ce quartier. Ce week-end, il n’y aura personne dans les rues. Je pense sérieusement revenir au Québec. Je n’ai pas envie de vivre avec ma fille dans une ville terrorisée», a témoigné la jeune femme, qui vit à Paris depuis 2011.
Fuir les lieux
«Nous avons eu la chance de pouvoir rentrer en sécurité avec le dernier métro disponible sur la ligne. Les gens commençaient à comprendre ce qui se passait. Il n’y avait aucun moyen d’attraper un taxi, ils étaient tous pleins», a mentionné de son côté Claudia Désilets, qui se trouvait rue du Louvre au moment des attentats.
«On nous a avertis d’être prudents sur le chemin du retour. Je ne suis pas une fille peureuse, mais je vais laisser tomber nos longues marches qu’on aimait faire dans Paris», a ajouté Catherine Lapierre, qui travaille dans le milieu de l’hôtellerie près de l’arc de triomphe de l’étoile.
Une dizaine d’autres Québécois qui participent actuellement à la pièce de théâtre
Le Noshow, du metteur en scène Alexandre Fecteau, ont pu regagner leur hôtel à temps pour la nuit.
Terreur
Des Français joints par Le Journal se posaient également plusieurs questions. «Ce sont les attaques les plus meurtrières de l’histoire en France. Qu’arrivera-t-il pendant les fêtes de Noël? Nous devons aller travailler dans Paris et on s’interroge sur notre sécurité», affirme Grégory Gueudin, qui habite non loin du Stade de France.
Le drapeau du parlement de Québec a été mis en berne hier soir.