Un bourreau de L’ÉI abattu
Le Britannique « Jihadi John » aurait été tué dans un raid américain en Syrie
(AFP) Les États-unis ont probablement tué dans un bombardement jeudi le bourreau britannique du groupe État islamique (ÉI) «Jihadi John», que l’on voit dans plusieurs vidéos de décapitations d’otages occidentaux et qui était devenu emblématique de la cruauté de l’organisation djihadiste.
«Nous sommes raisonnablement certains d’avoir tué la cible que nous visions, qui est Jihadi John», de son vrai nom Mohammed Emwazi, même si «cela prendra du temps (...) pour formellement (le) prouver», a déclaré hier un porte-parole de l’armée américaine depuis Bagdad.
«C’est certainement un coup significa- tif pour le prestige» de L’ÉI, mais «il n’était pas un personnage important» dans l’organisation opérationnelle, a-t-il précisé.
Le djihadiste, un programmeur informatique de Londres né au Koweït en 1988 d’une famille apatride d’origine irakienne, était surtout «un animal humain», a-t-il estimé.
« SADIQUE ET IMPITOYABLE »
«Jihadi John» était devenu l’incarnation de la cruauté du groupe ÉI, s’affichant dans plusieurs vidéos de décapitations, toujours vêtu de noir, masqué et couteau à la main.
Un ancien prisonnier l’avait qualifié de «type froid, sadique et impitoyable».
L’étau s’est resserré autour du bourreau grâce sans doute à la Turquie et à la Grande-bretagne, pays où «Jihadi John» vivait depuis 1993.
Un responsable turc a révélé hier que les autorités turques détenaient un Britannique, Aine Lesley Davis, figure clé du groupe ÉI et partenaire présumé de «Jihadi John».
«Jihadi John» était suivi depuis «quelque temps», selon le colonel Warren, et se trouvait à Raqa, le fief de l’organisation ÉI qui contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak.
Le djihadiste a été repéré dans une voiture à Raqa, où se trouvait aussi un autre homme, qui n’est pas considéré comme «de grande valeur» par les États-unis, a rapporté le colonel Warren.
Deux drones américains ont tiré deux missiles Hellfire contre la voiture.