Philippe la gaffe
En cette période de négociations ardues avec les employés de l’état, pourquoi le gouvernement Couillard joue-t-il les fanfarons avec son controversé projet de loi portant sur la rémunération des élus de l’assemblée nationale?
Qu’y avait-il d’urgent à déposer ce projet de loi qui a pour effet d’augmenter le salaire du premier ministre, des ministres et des députés d’au moins 31 %?
Pauvre Martin Coiteux, le président du Conseil du trésor et ministre responsable des négociations!
Alors qu’il tente de convaincre les 530 000 syndiqués de la fonction publique et parapublique que Québec n’a pas les moyens de leur donner plus que 1 % d’augmentation salariale par année, ses collègues du gouvernement Couillard trouvaient que le moment était soudainement venu d’augmenter leur salaire de 31 %.
Pendant que des centaines de milliers d’employés détrempés étaient dans la rue en train de revendiquer une petite bonification de la rachitique offre gouvernementale, les ministres et députés libéraux, bien au chaud dans leur tour d’ivoire, savouraient leurs futures augmentations de salaire.
SE TIRER DANS LE PIED
L’art de se tirer dans le pied et de se mettre à dos non seulement les syndiqués, les partis d’opposition, mais également la population.
Plus mauvais stratège que ça comme parti au pouvoir, tu mérites une importante coupe de salaire tant et aussi longtemps que le conflit avec les employés de l’état n’est pas réglé.
Comment le premier ministre Philippe Couillard et ses ministres peuvent-ils se déconnecter de la réalité gouvernementale en pensant qu’il leur serait facile de faire accroire aux syndiqués et à la population que leur hausse de salaire de 31 % ne coûtera pas un cent de plus! Et que c’était un bon exemple de gestion rigoureuse.
MOMENT INAPPROPRIÉ
Et même si c’était vrai… en raison d’un réaménagement des allocations et des contributions des députés à leur régime de retraite, le moment est tellement inapproprié pour parler des salaires des élus.
Gouvernement Couillard? Je vous rappelle que vous êtes en «guerre salariale» contre les employés de l’état.
Ce n’est certes pas le temps de se gratifier le portefeuille et de finasser avec les mots. C’est plutôt le temps de concentrer toutes ses énergies sur le front de la négociation, et ce, en vue de parvenir à un règlement négocié le plus tôt possible.
Revenons aux affaires courantes. Je rappelle aux chefs syndicaux du Front commun qu’il serait temps de revenir avec une contre-offre à celle déposée il y a une semaine par le ministre Martin Coiteux.
Pour l’ensemble des employés de l’état, l’augmentation proposée par M. Coiteux totalise 4,2 milliards sur cinq ans.