Le Journal de Quebec

Seul un nouveau coeur peut lui sauver la vie

La fillette de 4 ans exhorte les parents à signer la carte de dons d’organes de leurs enfants

- Eliane Thibault Collaborat­ion spéciale

La vie de la petite Élissa ne tient qu’à un fil. Sans un nouveau coeur, la fillette de 4 ans va mourir. Le temps presse et elle demande aux parents de signer la carte de don d’organe pour leurs enfants.

«C’est dur à avaler. Quand tu prends tes enfants en te disant que c’est peut-être la dernière fois, ce n’est pas drôle», confie son père, Patrick Grondin.

Les parents d’élissa font la seule chose qu’ils peuvent pour donner à leur fille plus de chances de survivre. Ils font campagne pour que les Québécois acceptent d’être donneurs d’organes.

La fillette de Sherbrooke vit depuis sept semaines à l’hôpital Sainte-justine de Montréal. Son petit coeur ne fonctionne qu’à 20 % de sa capacité.

Elle a appris le 2 novembre que sa seule chance de vivre est de subir une greffe de coeur. Elle devra donc recevoir celui d’un enfant décédé d’une maladie ou dans un accident.

«C’est difficile d’admettre que pour que ma fille vive, un autre enfant devra mourir quelque part», dit M. Grondin.

Dans sa chambre, Élissa colorie, bricole et regarde des films. Elle fait une petite promenade quotidienn­e de 5 à 10 minutes. C’est le plus longtemps qu’elle peut marcher en raison de son coeur faible.

PEAU FRAGILE

Elle vit difficilem­ent son séjour à l’hôpital. «Je n’aime pas quand on m’enlève mes col-

lants [sparadrap]. Ça fait mal à ma peau... Elle est fragile, ma peau», répond-elle lorsqu’on lui demande ce qu’elle aime le moins à l’hôpital.

Le coeur d’élissa a toujours été fragile. Née avec trois malformati­ons cardiaques, la petite a subi sa première opération à sept jours. L’an dernier, un virus a aggravé son état de santé.

«À l’hôpital de Sherbrooke, on nous a dit de prendre un congé parental de compassion parce que notre enfant allait décéder. En tant que parents, on ne voulait pas de ça comme réponse», déplore le père de famille.

STATISTIQU­ES

«Malheureus­ement, plus de 50 % des enfants qui sont sur une liste pour une transplant­ation cardiaque décèdent parce qu’ils n’ont pas reçu leur organe. C’est beaucoup», explique la Dre Marie-josée Raboisson, cardiologu­e au CHU Sainte-justine.

Patrick Grondin ne veut pas connaître ces statistiqu­es. Il souhaite se donner à la seule cause qui pourra désormais aider sa fille: la signature de la vignette du don d’organe.

Patrick Grondin a d’ailleurs ouvert une page Facebook à cet effet.

«On ne souhaite pas d’accident et on ne souhaite pas qu’un enfant meure. Mais s’il arrive quelque chose et qu’un coeur est disponible pour Élissa, nous aimerions l’avoir», précise-t-il.

En attendant qu’un coeur soit accessible, la petite famille s’arme de patience. L’attente peut durer de 6 à 18 mois.

« C’est dur à avaler. Quand tu prends tes enfants en te disant Que C’est peut-être la dernière fois, Ce n’est pas drôle. »

– Patrick Grondin

 ??  ?? La vie d’élissa Grondin, 4 ans, dépend d’un don de coeur. Elle encourage les parents à signer les cartes de donneur pour leurs enfants.
La vie d’élissa Grondin, 4 ans, dépend d’un don de coeur. Elle encourage les parents à signer les cartes de donneur pour leurs enfants.

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