Relève dynamique
Les humoristes du Comédie Club impressionnent le public
Si on se fie à ce qu’on a vu hier soir au Cabaret de place D’youville, lors du Comédie Club, en supplémentaire, il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur la relève en humour: elle est dynamique, diversifiée et fort rafraîchissante.
Lors de cette soirée de stand-up, l’animateur Mathieu Cyr a su maintenir le rythme de la soirée et garder l’attention du public avec ses interventions percutantes. Ses qualités d’improvisateur ont été mises à l’épreuve quand il a demandé au public de lui donner cinq mots pour qu’il en fasse une chanson. Avec les mots «drogue», «pachyderme», «Télétoon», «pénétration» et «kraken», il s’est franchement bien débrouillé.
D’entrée de jeu, il a cherché à savoir d’où venaient les spectateurs. «Tu viens de Baie-saint-paul? Est-ce que tu fais de la peinture? Est-ce que tu manges des muslix?» a-t-il lancé, avant de livrer une série de blagues en rafales qui avaient été écartées du spectacle.
Le premier invité de la soirée a été un grand coup de coeur. Alexandre Bisaillon, présenté comme le «meilleur humoriste roux frisé de moins de 30 ans», n’avait pas encore parlé qu’il faisait rire avec sa gestuelle et sa bouille sympathique.
UN FRANCOPHONE À OTTAWA
Avec beaucoup d’énergie, il a offert un numéro sur sa vie de francophone à Ottawa, avant de raconter son aventure en camping, seul avec quatre autres gars... écorchant ainsi sa virilité.
Le sens du rythme, les textes, la présence sur scène, les dénouements... tout y était. Le jeune humoriste a aussi démontré son habileté à rebondir à partir des interactions avec le public.
Cathleen Rouleau a fait mouche avec certains gags plutôt audacieux et bien écrits. L’humoriste a «surfé» sur son rôle de grande soeur, dont la tâche principale est «d’avoir du plaisir et de briser la confiance» de ses frères, à qui on a appris qu’elle avait fait des coups pendables.
Mathieu Cyr a mis de la pression sur Mike Beaudoin en le décrivant comme une «bombe»... et effectivement, il n’avait pas tort. Un sujet aussi insignifiant que les séchoirs à main s’est traduit en numéro tordant. On a croulé de rire lorsque ce père d’une fillette de cinq ans a raconté comment il essayait d’habiller sa fille en hiver.
GÉNÉRATION ET POLITIQUE
En deuxième partie, Étienne Dano, le seul du spectacle à avoir déjà sorti un spectacle solo, s’est éclaté avec un numéro sur les enjeux de sa génération, sur ses peurs, avant de dévier sur la politique. «Les ministres, c’est comme les comédiens dans Broue... on en connaît deux.»
Avec Yannick de Martino, Révélation du dernier Comediha! Fest, on a plongé dans les bas-fonds de l’absurde. Suscitant des rires à profusion, il a livré la meilleure performance de la soirée. Le Comédie Club a lieu les jeudis, vendredis et samedis au Cabaret de la place D’youville jusqu’au 12 décembre.