Alexander Semin un retour possible
Alexander Semin a brisé le silence. Mais, il s’agit d’une bien grande expression. Sur le plan théorique, le Russe a parlé pour une première fois depuis le début de son purgatoire du 29 octobre dernier à Edmonton.
Mais, sur le plan pratique, Semin n’a pas donné une entrevue à coeur ouvert. À plusieurs reprises, il contournait les questions en répliquant qu’il n’avait pas la réponse. Il a aussi utilisé une dizaine de fois une petite phrase de trois mots en anglais, I don’t know (Je ne sais pas).
Le numéro 13 a dérogé à sa propre cassette à la toute fin des trois minutes d’entrevues. Questionné à savoir ce que les entraîneurs voulaient de lui, Semin a offert une réponse classique.
«Oui, je le sais: marquer des buts!» a-t-il répliqué.
À ses 10 premiers matchs à Montréal, Semin n’a pas marqué une tonne de buts. Utilisé à l’aile droite aux côtés d’alex Galchenyuk et de Lars Eller, il a touché la cible une seule fois et il a obtenu deux passes.
Des buts ou des passes, il ne s’agit pourtant pas du plus grand souhait de Michel Therrien pour Semin.
«On ne peut pas toujours évaluer les performances d’un joueur en fonction des buts et des passes, a rappelé l’entraîneur en chef. Il ne faut pas faire cette erreur. Je ne juge pas un joueur de cette façon. On est heureux quand ils sont capables de performer. Mais, je veux surtout voir des joueurs responsables avec et sans la rondelle. On prêche ce principe au sein de notre équipe et c’est bon pour tout le monde.»
UNE SITUATION DIFFICILE
Avec l’absence de Torrey Mitchell à l’entraînement pour des raisons personnelles, le CH se retrouvait avec seulement 12 attaquants. Mathématiquement, c’était donc logique de revoir Semin au sein du «top 12». Mais c’était plus intrigant de le voir à son ancienne position, soit à la droite de Galchenyuk et d’eller au sein du deuxième trio.
«Je ne sais pas si je reviendrai au jeu, vous poserez la question au coach», a dit Semin dans le vestiaire du Tricolore.
On a justement posé cette question à l’entraîneur.
«Je n’ai pas encore pris ma décision finale pour ma formation contre l’avalanche, a affirmé Therrien. Mais s’il revient au jeu, il devra être responsable avec ou sans la rondelle, comme nous le demandons à tous nos joueurs.»
À pareille date l’an dernier, Semin se retrouvait sensiblement dans le même bateau. Il avait pris le chemin de la passerelle de presse une première fois au 9e match de l’année des Hurricanes. Bill Peters, l’entraîneur en chef, lui avait finalement fait subir ce sort à plus de dix reprises.
À ses premiers pas avec le CH, Semin avait dit qu’il souhaitait effacer de sa mémoire sa dernière saison avec les Hurricanes. A-t-il maintenant l’impression de revivre le même scénario?
«Je ne sais pas, c’est une mauvaise question, a-t-il répliqué. Je ne veux pas en parler. Je m’excuse.»
S’il n’a pas voulu faire un lien avec sa dernière année en Caroline, il a toutefois reconnu qu’il traversait une période sombre.
«Quand tu ne joues pas depuis sept matchs, ce n’est pas facile, a-til expliqué. Je veux maintenant repartir à zéro. Je travaille fort en gymnase et sur la glace pour les entraînements. Je me sens bien. Je suis prêt à revenir.»
MARKOV, PAS UN ENSEIGNANT
Andreï Markov n’a pas joué un rôle particulier avec son compatriote afin de lui remonter le moral.
«Vous savez quoi, je ne suis pas un enseignant ou un entraîneur, je suis juste un joueur comme mes coéquipiers, a expliqué Markov. Si Alexander a besoin de me poser des questions, j’y répondrai. S’il a besoin d’un conseil, je serai heureux de l’aider. Mais, je n’irai pas devant lui pour lui dire ce qu’il doit faire.»
« QUAND TU NE JOUES PAS DEPUIS SEPT MATCHS, CE N’EST PAS FACILE »
– Alexander Semin