L’année politique au Québec
Du rapport Charbonneau à l’entente avec les fonctionnaires, les faits marquants des derniers mois de 2015
L’année 2015 a été marquée par les départs de nombreux députés, les négociations ardues avec les employés de la fonction publique et les compressions en santé et en éducation. Voici les six derniers mois de l’année politique au Québec.
24 NOVEMBRE Rapport Charbonneau: 1741 pages, 0 blâme et 1 dissident
Au terme de quatre ans de travaux qui ont coûté près de 45 M$, la juge Charbonneau présente un rapport étoffé, mais dénué de blâme. L’attention médiatique se porte sur la dissidence du commissaire Renaud Lachance. L’affaire prend de l’ampleur lorsque l’émission Enquête révèle que ce dernier ne voulait même pas reconnaître que Marc Bibeau était le grand argentier du Parti libéral du Québec. M. Lachance s’est défendu en écrivant qu’il était «victime de sa rigueur».
27 NOVEMBRE 800 M$ de plus dans les poches des médecins
Incitatifs bidon, ententes bâclées, mauvaises prévisions du ministère: la vérificatrice générale Guylaine Leclerc publie un rapport accablant sur le fouillis dans le mode de rémunération des médecins. Elle note qu’ils ont perçu entre 2010 et 2015 près de 400 M$ de plus que ce qui était prévu. Une autre somme de 400 M$ que Québec croyait avoir économisée en étalant la hausse des salaires des médecins, qui restera dans leurs poches.
5 3 DÉCEMBRE Fini les indemnités de départ
L’assemblée nationale adopte une loi pour empêcher les députés qui démissionnent en cours de mandat sans raison valable de toucher leurs indemnités de départ. En 2015, les libéraux Yves Bolduc (1), Marguerite Blais (2), Gilles Ouimet (3) et Robert Dutil (4) ont claqué la porte. Chez les péquistes, Marjolain Dufour (5) et Stéphane Bédard (6) sont partis. À la Coalition avenir Québec, Gérard Deltell a fait le saut à Ottawa. Il est le seul à ne pas avoir demandé son indemnité de départ.
10 DÉCEMBRE Les Québécois peuvent «mourir dans la dignité»
Près d’un an après l’adoption d’une loi historique, les malades québécois en fin de vie peuvent demander de «mourir dans la dignité». La situation juridique de la loi est encore floue, mais les médecins qui abrégeront la souffrance d’un patient en vertu de la loi sur l’aide médicale à mourir seront protégés par la justice québécoise. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a aussi affirmé qu’il ne se mettrait pas en travers de cette loi phare.
17 DÉCEMBRE Le grand soir syndical
Après une longue année de pourparlers, le gouvernement Couillard consent des augmentations salariales de 9,1 % sur cinq ans aux 540 000 employés de la fonction publique. C’est trois fois plus que le «3 %» martelé par Martin Coiteux, et les syndiqués évitent le gel. Quant à la retraite à 62 ans, elle sera toujours possible à 60 pour les fonctionnaires qui cumulent 35 ans de service.