Le Journal de Quebec

Une survivor qui a de l’humour

Une adolescent­e croit que les rires l’ont aidée à passer au travers d’un cancer agressif

- Héloïse Archambaul­t Harchambau­ltjdm Pour suivre Maude sur son blogue : http://maudepoiri­er.simplesite.com/ cheloise.archambaul­t@quebecorme­dia.com 1 800 521-4545 8038

Atteinte d’un cancer qui avait toutes les raisons de l’atterrer, une adolescent­e a plutôt décidé d’affronter ce combat avec son arme de prédilecti­on: l’humour.

«Ce qui m’a aidée, c’est rire, croit Maude, âgée de 15 ans. J’ai tellement tout pris avec un grain de sel. On faisait tout le temps des blagues, c’est ce qui m’a permis de le vivre plus facilement.»

MAUX DE DOS

Douée à l’école, amatrice de course à pied et de volley-ball, entourée d’amis: Maude Poirier filait le parfait bonheur. Or, en 2014, des maux de dos et aux jambes la ralentissa­ient. Ni le chiroprati­cien ni le massothéra­peute ne trouvaient la source du mal.

«On est même allés voir un monsieur qui disait avoir des pouvoirs. On n’y croyait pas du tout, mais on était vraiment désespérés!» plaisante l’adolescent­e.

Un soir d’août 2014, Maude avait les jambes tellement engourdies que ses parents l’ont emmenée à l’urgence. À l’hôpital, les médecins ont procédé à des tests durant une semaine.

«Ils ont vu des petites boules tout le long de ma colonne. Ça aurait pu être n’importe quoi», se rappelle-t-elle.

«MÉCHANTE CLAQUE»

Pour avoir un diagnostic, Maude a été transférée à l’hôpital de Montréal pour enfants.

Résultat: cancer du système nerveux «agressif», avec lésions dans la colonne vertébrale et au cerveau.

«Ça fesse, c’est une méchante claque! avoue-t-elle au sujet de l’annonce du cancer, qui progressai­t rapidement. Mais je suis tombée tout de suite en mode survie. J’ai réalisé à quel point on tient tout pour acquis!»

Maude a subi une chirurgie à Montréal, mais il était impossible de retirer toutes les masses.

À l’automne 2014, elle a reçu 31 traitement­s de radiothéra­pie au centre hospitalie­r de l’université Laval et une chimiothér­apie chaque semaine pendant des mois. À un certain moment, Maude ne pouvait plus marcher tellement elle était faible.

La cure a finalement duré jusqu’en avril dernier. Depuis ce temps, le cancer n’a pas montré de signe d’activité.

«On voit toujours des lésions un peu partout, mais il n’y a pas de progressio­n, explique le Dr Jeffrey Atkinson, neurochiru­rgien au Children. Pour l’instant, c’est encouragea­nt.»

POSITIVISM­E SALUTAIRE

Ainsi, Maude a repris sa routine «nor- male» à l’école en septembre dernier.

«Mais on ne retrouve jamais une vie normale, dit-elle, les yeux dans l’eau. La perspectiv­e de la vie change. Je ne vois plus rien de la même façon.»

«Elle est consciente qu’elle devra vivre avec ça chaque jour, ajoute sa mère, Johanne Henry. Mais son positivism­e l’aide. Et tout va bien.»

Pour être certaine de ne jamais oublier, Maude s’est même fait tatouer survivor sur le pied.

«J’ai passé à travers des choses que je ne pourrais pas expliquer, confie l’adolescent­e. J’ai acquis une certaine maturité que j’aurai toute ma vie.»

« L’humour a été naturel. Je n’ai jamais eu à me dire : “Souris”. Ça a été frappant, mes proches ont vraiment réalisé que j’étais comme ça. »

– Maude

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nerveux Hôpital de Montréal
pour enfants et CHUL Maude Poirier ne veut jamais oublier ce qu’elle a vécu, et s’est fait tatouer survivor sur le pied.
Maude Poirier 15 ans Saint-apollinair­e Cancer du système nerveux Hôpital de Montréal pour enfants et CHUL Maude Poirier ne veut jamais oublier ce qu’elle a vécu, et s’est fait tatouer survivor sur le pied.
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