Une survivor qui a de l’humour
Une adolescente croit que les rires l’ont aidée à passer au travers d’un cancer agressif
Atteinte d’un cancer qui avait toutes les raisons de l’atterrer, une adolescente a plutôt décidé d’affronter ce combat avec son arme de prédilection: l’humour.
«Ce qui m’a aidée, c’est rire, croit Maude, âgée de 15 ans. J’ai tellement tout pris avec un grain de sel. On faisait tout le temps des blagues, c’est ce qui m’a permis de le vivre plus facilement.»
MAUX DE DOS
Douée à l’école, amatrice de course à pied et de volley-ball, entourée d’amis: Maude Poirier filait le parfait bonheur. Or, en 2014, des maux de dos et aux jambes la ralentissaient. Ni le chiropraticien ni le massothérapeute ne trouvaient la source du mal.
«On est même allés voir un monsieur qui disait avoir des pouvoirs. On n’y croyait pas du tout, mais on était vraiment désespérés!» plaisante l’adolescente.
Un soir d’août 2014, Maude avait les jambes tellement engourdies que ses parents l’ont emmenée à l’urgence. À l’hôpital, les médecins ont procédé à des tests durant une semaine.
«Ils ont vu des petites boules tout le long de ma colonne. Ça aurait pu être n’importe quoi», se rappelle-t-elle.
«MÉCHANTE CLAQUE»
Pour avoir un diagnostic, Maude a été transférée à l’hôpital de Montréal pour enfants.
Résultat: cancer du système nerveux «agressif», avec lésions dans la colonne vertébrale et au cerveau.
«Ça fesse, c’est une méchante claque! avoue-t-elle au sujet de l’annonce du cancer, qui progressait rapidement. Mais je suis tombée tout de suite en mode survie. J’ai réalisé à quel point on tient tout pour acquis!»
Maude a subi une chirurgie à Montréal, mais il était impossible de retirer toutes les masses.
À l’automne 2014, elle a reçu 31 traitements de radiothérapie au centre hospitalier de l’université Laval et une chimiothérapie chaque semaine pendant des mois. À un certain moment, Maude ne pouvait plus marcher tellement elle était faible.
La cure a finalement duré jusqu’en avril dernier. Depuis ce temps, le cancer n’a pas montré de signe d’activité.
«On voit toujours des lésions un peu partout, mais il n’y a pas de progression, explique le Dr Jeffrey Atkinson, neurochirurgien au Children. Pour l’instant, c’est encourageant.»
POSITIVISME SALUTAIRE
Ainsi, Maude a repris sa routine «nor- male» à l’école en septembre dernier.
«Mais on ne retrouve jamais une vie normale, dit-elle, les yeux dans l’eau. La perspective de la vie change. Je ne vois plus rien de la même façon.»
«Elle est consciente qu’elle devra vivre avec ça chaque jour, ajoute sa mère, Johanne Henry. Mais son positivisme l’aide. Et tout va bien.»
Pour être certaine de ne jamais oublier, Maude s’est même fait tatouer survivor sur le pied.
«J’ai passé à travers des choses que je ne pourrais pas expliquer, confie l’adolescente. J’ai acquis une certaine maturité que j’aurai toute ma vie.»
« L’humour a été naturel. Je n’ai jamais eu à me dire : “Souris”. Ça a été frappant, mes proches ont vraiment réalisé que j’étais comme ça. »
– Maude