Djihadiste lié aux attentats de Paris tué en Syrie
Les frappes ont éliminé une dizaine d’autres membres
WASHINGTON, États-unis | (AFP) Le Français Charaffe El Mouadan, membre du groupe État islamique et lié directement À l’instigateur des Attentats de Paris selon l’armée Américaine, A été tué en Syrie lors de frappes qui ont éliminé une dizaine d’autres membres importants de l’organisation.
El Mouadan était «lié directement» au djihadiste belge Abdelhamid Abaaoud et il «préparait activement d’autres attaques en Occident», a affirmé hier le colonel américain Steve Warren, porte-parole de la coalition anti-éi, en révélant la mort du Français. Toutefois, les enquêteurs français se montrent prudents. «En l’état, rien ne permet d’affirmer son implication» dans les attentats du 13 novembre, a indiqué une source proche du dossier.
BATACLAN
Elle a toutefois relevé que l’homme était proche d’un des kamikazes du Bataclan, Samy Amimour, et qu’il en connaissait un autre, Omar Ismail Mostefai. Une source antiterroriste française a également souligné qu’il n’y avait pas vraiment de lien connu et établi avec Abaaoud. Le colonel, qui parlait par vidéoconférence depuis Bagdad, n’a pas précisé si les forces françaises — qui bombardent L’ÉI en Syrie et en Irak — étaient impliquées dans l’opération qui a coûté la vie à El Mouadan.
Selon le colonel Warren, un autre combattant de L’ÉI qui avait des «liens avec le réseau responsable des attentats de Paris» a été tué le 26 décembre, deux jours après El Mouadan.
Abdel Kader Hakim était un combattant aguerri et un spécialiste de la falsification de documents, a précisé l’armée américaine. Le colonel n’a voulu donner aucun détail supplémentaire et les enquêteurs français ont indiqué qu’ils ne le connaissaient pas. Il a été tué à Mossoul en Irak.
El Mouadan, dont on sait seulement qu’il a été tué en Syrie la veille de Noël, s’était rendu dans le pays en août 2013, alors qu’il avait été mis en examen en France, mais laissé libre sous contrôle judiciaire. Né à Bondy dans la banlieue parisienne, le 15 octobre 1989 de parents marocains, le jeune homme a passé sa jeunesse non loin, à Drancy. Il y a été arrêté en octobre 2012 alors qu’il s’apprêtait à partir avec deux amis de quartier au Yémen ou en Afghanistan via la Somalie.
MATÉRIEL PARAMILITAIRE
Le trio s’était radicalisé sur internet et Mouadan avait préparé son projet de départ en suivant des cours de tir sportif dans un club de la police à Paris à partir de mars 2012. Il s’était équipé de matériel paramilitaire, et avait contracté un prêt à la consommation de 20 000 euros (30 230 $).