Bilan de l’année 2015: suite et fin
Poursuivons la revue du meilleur et du pire de ce que nous a réservé l’année qui se termine...
La série télé La plus terrifiante de L’année:
Narcos (accessible sur Netflix). On y suit un flic américain de la DEA parti aux trousses de Pablo Escobar, le caïd de la drogue du cartel de Medellín en Colombie. Ce qui donne froid dans le dos, c’est qu’ici tout est vrai, comparé par exemple à une autre grande série comme Les Soprano. Les images filmées sont entrelacées de vraies images d’archives qui glacent le sang: les juges, les journalistes, les politiciens, les policiers qui dérangent Escobar sont assassinés froidement jusqu’à ce qu’il contrôle complètement le pays. Décision audacieuse de Netflix: tous les personnages s’expriment en espagnol (avec des soustitres) ce qui serait impensable sur une grande chaîne généraliste.
L’arrivée triomphale La plus surestimée de L’année:
Celle d’alain Gravel à la radio de Radio-canada à Montréal. Non seulement il a eu des cotes d’écoute 31 % moins élevées que celles de sa prédécesseure, mais en plus il a «pédalé» en entrevue devant le maire de Québec Régis Labeaume. Pour rajouter l’insulte à l’injure, il a affirmé que Labeaume était plus dur à interviewer qu’un mafioso. Un peu d’humilité, peut-être?
Le 2500 $ Le plus mal dépensé:
Celui alloué par Pauline Marois à Dominique Payette pour son rapport biaisé et de mauvaise foi sur les médias de Québec. Après avoir écouté 75 heures de radio, elle a été incapable de nommer un seul dérapage pendant la période étudiée par son rapport. Ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas, mais que son étude n’a pas été assez approfondie. Et ces gens-là nous don-
nent des leçons de journalisme...
Les deux romans Les plus pertinents de L’année:
Soumission de Michel Houellebecq et 2084 La fin du monde de Boualem Sansal. Le premier décrit une France qui se soumet lentement mais sûrement à l’islam, comme si elle se coulait dans un bon bain chaud. Le deuxième, écrit par un Algérien, imagine qu’en 2084, après une grande guerre sainte, l’ensemble de la planète est soumis à Yölah, un personnage qui ressemble beaucoup à Allah.
Les deux romans ont été publiés en 2015, une «annus horribilis» qui a commencé par les attentats terroristes islamistes de Charlie Hebdo et de l’hyper Cacher le 7 janvier, et qui se termine par les attentats terroristes islamistes du Bataclan, des terrasses et du Stade de France, le 13 novembre.
Je voudrais partager avec vous une phrase qui m’a frappée dans 2084. L’auteur décrit l’attitude de l’intelligent- sia avant la Guerre sainte qui a soumis la planète entière à la même religion: «Tout était visible de chez prévisible, mais ceux qui disaient "Jamais ça" et ceux qui répétaient "Plus jamais ça" n’étaient pas entendus. Comme en 14, comme en 39.»
Qui écrira, en 2016, le roman annonciateur prémonitoire des horreurs à venir?
La prestation musicale La plus émouvante:
Un pianiste jouant Imagine devant le Bataclan. Mais il ne faudrait pas oublier la phrase la plus importante de la chanson de John Lennon: «Imagine there’s no countries It isn’t hard to do Nothing to kill or die for And no religion too.» Le message de Lennon était clair: pour vivre en paix, il ne faut pas de religion au nom de laquelle on est prêt à tuer ou prêt à mourir.