Le Journal de Quebec

Le phénomène novak Djokovic

Le Serbe a dominé le monde du tennis en 2015

- JESSICA LAPINSKI

Trois trophées du Grand Chelem, six de la série Masters, 82 victoires contre à peine six défaites: pour Novak Djokovic, 2015 fut phénoménal­e. Son année restera longtemps gravée dans l’imaginaire des amateurs de sport, toutes discipline­s confondues.

Au cours des 12 derniers mois, son état de grâce rappelait celui du grand Roger Federer du milieu de la dernière décennie. Fort d’un jeu quasi sans faille et d’une intelligen­ce tennistiqu­e peu commune, Djokovic n’avait qu’à poser le pied sur un court pour devenir le maître incontesté des lieux.

Pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec ont nommé Novak Djokovic l’athlète internatio­nal de l’année 2015.

Bien sûr, il y a aussi eu Serena Williams. Serena et ses trois titres majeurs, Serena et son rêve de Grand Chelem brisé par l’inattendue Roberta Vinci en demi-finale des Internatio­naux des États-unis. Sur papier, les palmarès des deux monarques du tennis se ressemblen­t, c’est vrai.

Mais fréquemmen­t malade ou blessée, trop souvent à la recherche de ses repères, l’américaine n’a pas affiché sur les terrains la même domination que Djokovic. Voilà pourquoi le titre lui a échappé, mais de peu.

STATISTIQU­ES INCROYABLE­S

Djokovic aussi a frôlé le Grand Chelem. N’eût été cette défaite face à Stan Wawrinka à Roland-Garros, il serait devenu le premier homme à réaliser l’exploit depuis l’illustre Rod Laver, en 1969.

Wawrinka est d’ailleurs l’un des rares à avoir trouvé la solution à l’équation Djokovic au cours des 12 derniers mois. Les autres ont été Federer, trois fois, Andy Murray et Ivo Karlovic. Si l’on omet cette défaite surprenant­e face à Karlovic, ses trois autres tombeurs ont tous été membres du top 4 pendant l’année. Il s’agit donc de ses dauphins, et de ses principaux rivaux.

Dans le cas de Karlovic, ce revers est le seul qui soit survenu avant la finale. C’était au tout début de l’année, à Doha. Cela signifie que des 16 tournois auxquels il a pris part en 2015, «Djoko» a atteint la finale 15 fois. Encore là, phénoménal est le mot juste.

SURTOUT CONTRE LES MEILLEURS

Son pourcentag­e de victoires de 93 % le place sixième dans l’histoire de la discipline, rappelle The Guardian, derrière quelques grands noms tels que John Mcenroe, Jimmy Connors, Federer, bien sûr, et aussi Bjorn Borg.

Mieux encore, de ses 82 victoires, 31 sont survenues contre des membres du top 10. Cela signifie peu de passe-droit pour le numéro 1 mondial, qui a battu, tournoi après tournoi l’élite de son sport.

Ces 31 gains représente­nt un record absolu, Djokovic ayant battu sa propre marque de 24, établie il y a trois ans et détenue conjointem­ent avec Rafael Nadal.

Malgré sa domination des dernières années, Djokovic a tardé à gagner la notoriété qui lui revient. Mais la dernière année en a été la preuve: le «Djoker» n’est pas une blague. C’est un grand parmi les plus grands.

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