Ménage à Philadelphie
L’expérience Chip Kelly à Philadelphie n’aura finalement duré que trois saisons. Il n’est pas étonnant que les Eagles l’aient remercié de ses services, hier soir. Ce qui surprend, c’est le timing de cette décision.
L’habitude, dans la NFL, c’est de procéder aux congédiements au lendemain de la saison. Il est donc étrange que les Eagles aient demandé le divorce avant même la fin de la campagne, avec un match à jouer. L’ambiance au sein de l’équipe était-elle devenue à ce point cancérigène?
Peu importe, Chip Kelly est parti, lui qui devait réinventer la NFL avec son style agressif basé sur une attaque up tempo, souvent contraire aux bonnes vieilles règles de l’art dans la ligue.
Ses adorateurs juraient qu’il allait vite casser le moule, tandis que ses détracteurs n’attendaient que de le voir se péter la gueule pour clamer que son style universitaire ne cadrerait jamais dans la grande ligue.
Au final, Kelly n’aura certainement pas répondu aux attentes démesurées, lui qui est devenu le premier pilote des Eagles à ne remporter aucun match en séries depuis Buddy Ryan (de 1986 à 1990).
UN ALIGNEMENT DÉCONSTRUIT
Durant la saison morte, Kelly a pris le pari ultime de gagner avec des hommes qu’il allait luimême choisir grâce à son autre chapeau de direc- teur du personnel. Le résultat aura causé sa perte. L’échange Lesean Mccoy contre Kiko Alsonso s’est révélé un désastre. Celui de Nick Foles contre Sam Bradford se résume à changer quatre trente sous pour une piastre! Bradford n’a jamais été exécrable, mais il n’a jamais même passé proche d’être le quart-arrière dont Kelly rêve dans ses fantasmes.
Les investissements massifs sur le porteur Demarco Murray, de même que sur le demi de coin Byron Maxwell, constituent d’autres retentissants échecs. De nombreux partants d’expérience ont été balayés par Kelly. L’entraîneur a tout de même remporté 26 matchs, ce qui le positionnait au troisième rang après trois saisons dans l’histoire de la franchise, mais son tempérament dictatorial et ses décisions qui ont fait régresser l’organisation ne l’ont pas servi.
CHEZ LES TITANS?
La première pensée qui m’a traversé l’esprit en apprenant le renvoi de Kelly est que celuici n’a peut-être pas joué ses dernières cartes dans la NFL, malgré tout. Le quart-arrière qui a tout cassé pour lui avec les Ducks de l’oregon, dans la NCAA, évolue avec les Titans, qui lui téléphoneront certainement, si ce n’est déjà fait. Kelly avait semble-t-il tout fait pour mettre la main sur le deuxième choix au dernier repêchage afin d’amener Mariota à Philadelphie, mais les Titans s’étaient montrés gourmands, avec raison.
Si vraiment Kelly se retrouve au Tennessee, ce sera l’unique chance de redorer son blason dans la NFL. Il n’aurait plus l’excuse de ne pas miser sur son type de quart-arrière, ce qui a toujours fait défaut dans son
grand plan à Philadelphie.