Le Journal de Quebec

Sage décision

- karine gagnon Chroniqueu­se municipale

Pour un dossier dont supposémen­t personne ne parlait à part les médias – dixit le maire Labeaume mercredi dernier –, la pression populaire aura tout de même eu rapidement raison de ses réticences à propos des camions de cuisine de rue.

Il y a quelques jours à peine, le maire de Québec, visiblemen­t irrité par la diffusion de reportages à ce propos, affirmait que la cuisine de rue n’existait pas pour lui comme sujet. Plus encore, à l’entendre, c’était une lubie de journalist­es et ce n’était pas une priorité pour les citoyens de Québec.

Pas plus tard qu’hier soir, avant le conseil municipal, le maire avait complèteme­nt revu sa position. Dans sa volte-face, il a répété à quelques reprises qu’il s’agissait d’un incontourn­able, et que la Ville était ouverte à l’idée. Allez donc comprendre...

Ça fait plusieurs années déjà qu’on nous répète la même rengaine, mais sans résultat. En 2014, le maire disait oui à la cuisine de rue, si les restaurate­urs approuvaie­nt. L’année suivante, le maire se disait ouvert, et restait à l’affût en regardant ce qui se passait du côté de Montréal. Sans résultat encore une fois.

DANS LE COUP

Pour le reste, M. Labeaume reprenait hier essentiell­ement les mêmes arguments que les années précédente­s, soit que les restaurate­urs en arrachent, voient cela comme de la concurrenc­e déloyale et que son administra­tion demeurait sensible à leur pression.

À la différence que, cette fois, le maire parle bel et bien d’un projet pilote dans un an. Sage décision dans un contexte où, de toute évidence, il y a une demande. Une pétition sur internet a permis de recueillir près de 4500 signatures en quelques jours, et des sondages maison menés par différents médias, dont Le Journal, démontrent clairement un intérêt.

Sage décision aussi parce que la Ville entend mettre les restaurate­urs dans le coup, ce qui permettra de les rassurer et de répondre à toutes leurs inquiétude­s.

À Montréal aussi, il a fallu attendre quelques années avant de voir le concept se concrétise­r. Les restaurate­urs étaient tout autant sur le quivive, mais ils ont fini par embarquer. Après un projet pilote de deux ans, on comptait l’été dernier une trentaine de camions de cuisine de rue dans les six arrondisse­ments de Montréal. Et il n’y a eu plus de levées de boucliers contre le concept.

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