La Journée de la femme comme arme de dénonciation
Une victime alléguée de harcèlement appelle à l’engagement
L’avocate Amelia S. Fouques, victime alléguée dans l’affaire Marcel Aubut, insiste pour que la Journée de la femme devienne un tremplin vers une dénonciation massive des inégalités et du harcèlement vécus par certaines femmes.
«Pourquoi les gens ne prendraient pas un engagement aujourd’hui, comme une résolution du Nouvel An, que si jamais ils voient une femme faire bafouer ses droits, ils vont se lever, dénoncer et surtout, la soutenir», questionne Me Fouques.
«Il faudrait mettre sur un piédestal les hommes et les femmes qui agissent», suggère l’avocate qui dénonce le fait qu’un homme comme Marcel Aubut soit toujours titulaire de l’ordre du Canada. «Pourquoi ne pas profiter du 8 mars pour lui retirer cet honneur et le remettre à la femme qui a eu le courage de le dénoncer?»
Pour cette dernière, la journée du 8 mars rappelle qu’il «reste encore beaucoup à faire» et que «l’égalité n’est pas atteinte». «Les gens qui s’impliquent vraiment, il n’y en a pas beaucoup. Et le harcèlement que vivent certaines femmes nous empêche d’atteindre l’égalité», insiste l’avocate, qui affirme avoir été harcelée à maintes reprises au cours de sa carrière en droit.
FAUX DÉBAT
Amelia S. Fouques déplore également que le débat ouvert sur le féminisme dernièrement au Québec ait dérapé. «C’est ridicule et déplorable. Ce n’est pas ça, le vrai débat. La définition de féminisme, on la connaît.»
L’avocate estime qu’on ne peut se présenter comme étant féministe, ce terme représentant plutôt pour elle un honneur que l’on reçoit. «Ce sont les autres qui nous définissent féministes par nos actions. Ce n’est pas une médaille qu’on se donne», nuance Me Fouques. Quant à la sortie de la ministre de la Condition féminine Lise Thériault, qui affirmait être plus égalitaire que féministe, Me Fouques croit que cette dernière «n’a rien compris». «Il y a des gens qui n’ont aucun respect pour ça et ils ne méritent pas ce titre, parce qu’ils n’osent pas se lever», fustige la juriste.