Le Journal de Quebec

Un auteur jeunesse aurait initié une ado au sado-masochisme

- CLAUDIA BERTHIAUME Karine poursuit son témoignage aujourd’hui devant la juge Dominique Joly.

La présumée victime d’un auteur de littératur­e jeunesse a raconté au tribunal hier comment il l’aurait attiré dans des chambres de motel pour l’initier au sado-masochisme alors qu’elle avait 14 ans.

«Au fur et à mesure de nos rencontres, ça s’intensifia­it. Plus ça avançait, plus c’était hardcore », a raconté Karine (nom fictif), au premier jour du procès de l’écrivain Maxime Roussy.

L’homme de 40 ans est accusé de 11 infraction­s de nature sexuelle sur une mineure, allant du leurre informatiq­ue à l’agression sexuelle armée.

D’abord amicale, la relation alléguée entre Karine et Maxime Roussy aurait duré six ans, entre 2005 et 2011.

Karine avait 11 ans lorsqu’elle a lu premier tome de Pakkal, la série à succès de Maxime Roussy. Elle s’est inscrite sur le forum littéraire du prolifique auteur, où elle discutait fréquemmen­t avec lui.

EN AMOUR

L’ado est vite tombée amoureuse de l’auteur qu’elle admirait, a-t-elle dit hier, au palais de justice de Montréal.

Ils se sont rencontrés au Salon du livre de Montréal en novembre 2007. «Il m’a dit qu’il m’a trouvée très jolie», a noté Karine. Les conversati­ons à teneur érotique se seraient ensuite multipliée­s sur des sites de clavardage.

Roussy l’aurait questionné­e sur la taille de sa poitrine, ses habitudes épilatoire­s et ses fantasmes sexuels, d’après des extraits que Karine a lus à la cour.

L’auteur du Blogue de Namasté aurait aussi écrit plusieurs scénarios érotiques à celle qu’il surnommait Lolaa, en plus de lui parler de sado-masochisme.

Les premiers ébats sexuels auraient eu lieu l’année suivante, lorsque le père de quatre enfants résidant à Chicoutimi est venu au Salon du livre de Montréal, où l’ado habitait. Karine avait 14 ans, ce qui aurait fait hésiter l’auteur, qui avait deux fois son âge, à passer à l’acte.

BÂTON ET BOULES CHINOISES

Il y aurait eu une dizaine d’épisodes où Roussy et Karine auraient eu des contacts sexuels dans des chambres de motel pendant les deux années suivantes.

Plusieurs objets, dont des boules chinoises, une chandelle et un bâton de bois auraient été utilisés lors de leurs ébats.

«C’est arrivé que j’aie des douleurs ou des marques pendant quelques jours, par exemple quand j’ai eu des épingles à linge sur les mamelons», a noté Karine.

Karine aurait même fait des projets d’avenir avec l’écrivain, mais elle s’est mise à douter de ses réelles intentions en 2011. Elle croyait qu’il pouvait être attiré par d’autres adolescent­es. C’est là qu’elle l’a dénoncé à la police.

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PHOTO BEN PELOSSE Le procès de l’écrivain Maxime Roussy pour des crimes à caractère sexuel sur une mineure doit durer plusieurs semaines, au palais de justice de Montréal.

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