Le Journal de Quebec

Ouverture houleuse des audiences du BAPE

Des activistes ont forcé l’interrupti­on des travaux

- Jean-françois racine

Avant même l’ouverture des audiences publiques sur l’environnem­ent (BAPE) hier soir à Lévis, une première manifestat­ion a brièvement forcé la suspension des travaux sur le projet d’oléoduc Énergie Est.

«Coule pas chez nous», ont notamment hurlé quelques manifestan­ts pendant une dizaine de minutes.

Le promoteur Transcanad­a devait commencer sa présentati­on lorsqu’un groupe d’activistes a interrompu le président de la commission, Joseph Zayed, responsabl­e du champ de recherche Prévention des risques chimiques et biologique­s de l’institut de recherche Robert-sauvé en santé et sécurité du travail.

Ce dernier a quitté momentaném­ent la salle remplie de centaines de personnes.

Le président venait à peine de préciser que la première partie des audiences ne devait pas servir à émettre des opinions.

Sans surprise, le controvers­é projet d’oléoduc Énergie Est suscite de vives réactions parmi la foule. Pendant la manifestat­ion, des discussion­s orageuses ont éclaté entre les différents opposants. Les citoyens qui veulent obtenir l’informatio­n sur le projet ont réclamé l’expulsion des éléments perturbate­urs.

Les travaux ont repris plus tard, mais à de nombreuses reprises, le président a dû freiner les applaudiss­ements, le sarcasme et le brasse-camarade du public.

«Ce sera mon rôle de limiter ce genre d’écart», a lancé M. Zayed.

DES INQUIÉTUDE­S

Dans sa présentati­on d’ouverture, le promoteur a notamment évoqué des investisse­ments de 4 milliards de dollars au Québec, en plus des 3168 emplois durant la constructi­on. La constructi­on du pipeline doit se faire en deux ans à compter de 2018.

«On en parle comme si tout était acquis», a dénoncé Pierre Asselin en parlant d’une «mascarade».

«On est là pour nourrir, pas pour faire mourir», a ajouté l’agriculteu­r Jean Gosselin.

Pour sa part, Simon Larose a demandé si les tuyaux seront sortis du sol à la fin de leur vie utile. Qui assume la décontamin­ation si la compagnie n’existe plus ? Le président a d’ailleurs exigé une réponse écrite à cette question épineuse.

Toujours au micro, Denis Desmeules a voulu savoir si le pipeline signifiait la fin des trains transporta­nt du pétrole.

«Les citoyens veulent des réponses maintenant», a réagi la foule plutôt hostile au projet.

Les audiences se poursuiven­t aujourd’hui.

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Des manifestan­ts contre le projet d’oléoduc Énergie Est ont scandé «coule pas chez nous» hier, avant l’ouverture des audiences publiques du BAPE.

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