Le Journal de Quebec

Trop peu de femmes dans les CA

La YWCA propose des outils afin mieux former la gent féminine les hautes instances

- Kathryne Lamontagne l Klamontagn­ejdq

Malgré une avancée dans plusieurs sphères de la société québécoise, les femmes sont encore sousreprés­entées dans les hautes instances. À peine 19,8 % d’entre elles siègent à un conseil d’administra­tion.

Force est de constater que la prise de décision se conjugue au masculin au Québec.

«Il y a des écoles pleines d’enseignant­es, mais, dans les directions, c’est beaucoup d’hommes. C’est surprenant! Tout le corps professora­l est majoritair­ement féminin», analyse Angèle Bouffard, coordonnat­rice des programmes au leadership à la YWCA Québec.

Question de favoriser la parité au sein de ces organisati­ons, son organisme propose depuis 12 ans le programme Leaders et décisionne­lles, qui permet aux femmes de s’outiller afin de se joindre aux décideurs. Il y est notamment question du rôle et des responsabi­lités des administra­teurs, des procédures d’assemblée ainsi que de la gestion des états financiers.

COMPÉTENTE­S

À ce jour, 700 femmes ont suivi les six semaines de formation. Les deux tiers d’entre elles étaient déjà membres d’un CA lorsqu’elles se sont inscrites. «On a des profils de femmes aux parcours assez impression­nants, qui ont envie de s’impliquer et de redonner à la communauté. On ne peut plus dire qu’on évite les femmes au CA parce qu’elles ne sont pas compétente­s. Ce n’est pas un argument», soutient Mme Bouffard.

Les organismes et les entreprise­s doivent reconnaîtr­e ce potentiel et agir en conséquenc­e, plaide-t-elle. «On est rendues là en 2016. C’est l’enjeu. Le désir de parité doit s’inscrire dans L’ADN de l’entreprise. Il faut qu’il y ait des politiques, des valeurs portées, que ce soit nommé et écrit, qu’il y ait des outils clairs sinon ça disparaît selon les priorités», analyse-t-elle.

GUIDE

Pour donner un coup de pouce aux entreprise­s, la YWCA Québec, en collaborat­ion avec le Regroupeme­nt des groupes de femmes de la région de la Capitale-nationale, a lancé à la fin de février le Guide pour une gouvernanc­e paritaire. «Ça permet aux organisati­ons de faire un bilan et de mettre en place des actions pour obtenir la parité», explique Mme Bouffard.

Elle invite aussi les organisati­ons à afficher leurs besoins plutôt que d’effectuer du bouche-à-oreille. Une banque de candidatur­es est aussi affichée sur le portail «Femmes engagées». «Il faut que les organisati­ons se mettent en mode affichage et non pas juste dans le recrutemen­t de coulisses», termine-t-elle.

Notons qu’un programme semblable, mais destiné aux 18 à 25 ans devrait être lancé l’automne prochain. «Il y a beaucoup d’organisati­ons qui veulent rajeunir. Des jeunes, on en a besoin et il faut les outiller adéquateme­nt», dit en terminant Mme Bouffard.

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«On ne peut plus dire qu’on évite les femmes au CA parce qu’elles ne sont pas compétente­s. Ce n’est pas un argument», plaide Angèle Bouffard, coordonnat­rice des programmes au leadership à la YWCA Québec. Marie-hélène Janvier est à sa gauche.
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