Trop peu de femmes dans les CA
La YWCA propose des outils afin mieux former la gent féminine les hautes instances
Malgré une avancée dans plusieurs sphères de la société québécoise, les femmes sont encore sousreprésentées dans les hautes instances. À peine 19,8 % d’entre elles siègent à un conseil d’administration.
Force est de constater que la prise de décision se conjugue au masculin au Québec.
«Il y a des écoles pleines d’enseignantes, mais, dans les directions, c’est beaucoup d’hommes. C’est surprenant! Tout le corps professoral est majoritairement féminin», analyse Angèle Bouffard, coordonnatrice des programmes au leadership à la YWCA Québec.
Question de favoriser la parité au sein de ces organisations, son organisme propose depuis 12 ans le programme Leaders et décisionnelles, qui permet aux femmes de s’outiller afin de se joindre aux décideurs. Il y est notamment question du rôle et des responsabilités des administrateurs, des procédures d’assemblée ainsi que de la gestion des états financiers.
COMPÉTENTES
À ce jour, 700 femmes ont suivi les six semaines de formation. Les deux tiers d’entre elles étaient déjà membres d’un CA lorsqu’elles se sont inscrites. «On a des profils de femmes aux parcours assez impressionnants, qui ont envie de s’impliquer et de redonner à la communauté. On ne peut plus dire qu’on évite les femmes au CA parce qu’elles ne sont pas compétentes. Ce n’est pas un argument», soutient Mme Bouffard.
Les organismes et les entreprises doivent reconnaître ce potentiel et agir en conséquence, plaide-t-elle. «On est rendues là en 2016. C’est l’enjeu. Le désir de parité doit s’inscrire dans L’ADN de l’entreprise. Il faut qu’il y ait des politiques, des valeurs portées, que ce soit nommé et écrit, qu’il y ait des outils clairs sinon ça disparaît selon les priorités», analyse-t-elle.
GUIDE
Pour donner un coup de pouce aux entreprises, la YWCA Québec, en collaboration avec le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-nationale, a lancé à la fin de février le Guide pour une gouvernance paritaire. «Ça permet aux organisations de faire un bilan et de mettre en place des actions pour obtenir la parité», explique Mme Bouffard.
Elle invite aussi les organisations à afficher leurs besoins plutôt que d’effectuer du bouche-à-oreille. Une banque de candidatures est aussi affichée sur le portail «Femmes engagées». «Il faut que les organisations se mettent en mode affichage et non pas juste dans le recrutement de coulisses», termine-t-elle.
Notons qu’un programme semblable, mais destiné aux 18 à 25 ans devrait être lancé l’automne prochain. «Il y a beaucoup d’organisations qui veulent rajeunir. Des jeunes, on en a besoin et il faut les outiller adéquatement», dit en terminant Mme Bouffard.