Cabane à oiseaux à 3100 $
Un nichoir pour faucons posé sur l’échangeur Turcot
Québec a dépensé 3100 $ pour un petit nichoir en bois pour faucons installé sur l’échangeur Turcot, qui sera détruit au cours des prochaines années.
Installé en 2012 sur un pilier de la bretelle qui relie l’autoroute 20 Est à l’autoroute 15 Sud, le nichoir abrite un couple de faucons pèlerins, Algo et Poly. Cette espèce est protégée en vertu de la Loi sur les espèces menacées et vulnérables.
Or, de l’aveu même du ministère des Transports (MTQ), cette installation composée uniquement de bois et d’un recouvrement de petites pierres devra bientôt être enlevée lorsque cette bretelle sera détruite pour faire place à une nouvelle structure.
Le MTQ défend tout de même cet achat en indiquant que les ouvriers n’étaient pas en mesure de respecter un périmètre de 100 mètres autour du nid initial des oiseaux, comme demandé par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).
Ainsi il a construit le nichoir légèrement en retrait des travaux et a donné 113 000 $ de contrats à une entreprise pour surveiller les animaux.
«Le nichoir en soi ne coûte pas très cher, mais le prix inclut également les ancrages pour l’installer dans une structure en béton. C’est assez rare de trouver des faucons dans un secteur aussi achalandé, donc il y avait des mesures particulières qui devaient être prises», a indiqué une porte-parole, Sarah Bensadoun.
DÉPASSEMENTS DE COÛTS
La préservation des animaux autour du chantier Turcot coûte d’ailleurs de plus en plus cher aux contribuables québécois.
En 2011, le MTQ octroyait un contrat de 50 000 $ à l’entreprise Services environnementaux Faucon pour faire la surveillance et le suivi de la nidification des deux oiseaux qui s’étaient installés dans la cour Turcot.
Ces dépassements avaient fait sursauter la Coalition avenir Québec (CAQ).
«Tout cet argent, en fait, c’est pour jouer à la nounou, un peu. Il faut s’assurer que les espèces menacées sont protégées, mais ça semble effectivement être essentiellement une bonne perte d’argent parce que le problème n’est pas réglé», avait indiqué le député Claude Surprenant à TVA Nouvelles l’été dernier.